Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LE CRI DE LA BERNACHE
LE CRI DE LA BERNACHE
Newsletter
LE CRI DE LA BERNACHE
Archives
14 avril 2018

WEEK END A ARCACHON

4qMYsA9m_400x400

 

LETTRE OUVERTE A YVES FOULON

 

Je ne mets pas en doute votre compassion  pour les victimes mais mettre de la vanité dans le débat ne fait que donner de l'obscurantisme aux faits reprochés. Une affaire de pédophilie n'est pas une histoire de conflits d'intérêts ou de clientélisme ou d'urbanisme et quelque soit le lieu ou elle se déroule la transparence est une obligation pour donner au plus vite, une justice au coupable et aux victimes. L'innocence des enfants se doit d'être sacré et Alexis Blad le journaliste de la dépêche du bassin n'a fait que son travail en relançant une affaire qui tombait  dans l'oubli avec le désespoir des parents des victimes. Votre attitude lors du dernier conseil municipal est inacceptable et indigne d'un élu de la république. Peut-être que pour votre défense vous allez évoquer une maladresse ou un malentendu, quoi qu'il en soit il est urgent de donner toute la transparence afin qu'elle puisse légèrement gommer votre faiblesse.
Je tiens à féliciter tous ceux qui ont manifesté leur opposition à votre geste ainsi qu'à Bernadette Dubourg(sud ouest) qui a été solidaire avec son collègue.

Patrick Erzan.

http://www.ladepechedubassin.fr/app/uploads/2018/03/ddq_dba_20180328_040p-2.pdf

 

Week end à Arcachon

(attention ce texte pourrait blesser certaines personnes)

 

Sur le siège arrière de la vieille Clio blanche, Paul essuie la buée sur la vitre pour y poser sa tête. La voiture file lentement dans les embouteillages du centre ville en travaux et sur le trottoir un collégien attend le moment opportun pour traverser la chaussée. Les yeux de Paul cherchent inlassablement à capter son regard tel un pêcheur surveillant son leurre dans la rivière. Le jeune qui mâche son chewing-gum s'aperçoit qu'un type assez louche l'observe depuis un moment alors il décide de le défier du regard.

«- ça y est, j'en étais sûr. Encore une âme égarée, pense Paul. Pauvre enfant. Heureusement le seigneur t'a guidé vers moi.»

Ses doigts de sa main ondulent doucement comme si la chevelure jouait avec sa caresse. Les souvenirs refont alors surface car ils n'ont toujours pas disparu de sa mémoire. Il peut ressentir ses mains sur les frêles épaules descendre sur le dos imberbe pour taquiner l'épiderme afin que les frissons l'amène délicatement sur les courbes des petites fesses blanches. Puis quand il sera en pleine possession de ce corps, sa main serrera fermement la bouche pour que le mal ne se libère pas en sanglots et quand des larmes glisseront sur son bras comme un signal il pourra lâcher la semence du seigneur qui n'est fait que d'amour pour purifier cet être perdu. Sauf que Paul n'a plus le feu qui lui brûlait le bas ventre en faisant remonter des pulsions ardentes jusqu'aux tempes et il ne pourra plus être son sauveur car la castration chimique a rendu sa puissance en un simple bout de chair tout fripé. Le gamin s'engage sur la chaussée pour traverser et balance un gros doigts d'honneur vers la Clio avant de disparaître. Paul referme alors ses yeux.

«- Mon dieu, je ne reconnais plus cette ville, lance Jacques le chauffeur, on dirait que l'arcachonnais s'est marié avec une bétonnaise. Quelle horreur tous ces immeubles.»

Dans le rétroviseur intérieur Paul a les yeux fermés et son passager Claude est dans le cosmos car les toubibs lui ont administré une dose chevaline avant de quitter l'hospice. Son regard est vitreux et un filet de bave fait l'élastique dans le coin de sa lèvre. Jacques sort une petite flasque de prune de l'abbaye pour se rincer le gosier car il déteste la mission qu'on vient de lui confier puis il rajuste le crucifix or qui orne le col de sa veste.

Au même moment madame de Montsaingeon ouvre la porte du commissariat, exigeant haut et fort qu'elle veut déposer une plainte. Coco son caniche abricot grogne à la vue du moindre uniforme. Elle a sorti la fourrure, la quincaille qui va avec et elle vient de se faire refaire la façade dans son salon préféré. A sa vue le commissaire cache son journal l'Equipe et s'empresse de l'installer confortablement dans son bureau avec Coco sur ses genoux.

« - Que me vaut l'honneur de la visite de madame de Montsaintgeon ?

-Assis toi grand dadais et écoute moi bien. Tu sais que mon cher et tendre regretté époux Raymond était avant toi sur ce trône et les confidences n'étaient pas son gage de confiance. Il aimait bavasser et j'en ai entendu des vertes et des pas mures. Je sais tout ou presque tout sur le fonctionnement de cette Ville. Alors pas de chichis, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Mes copines et moi de la maison de retraite voulons déposer une plainte pour harcèlement moral contre l'édile de cet ville. Nous en avons assez de ses cadeaux empoisonnés. Un vélo par ci, un coffret foie gras par là, des bouquets de fleurs aux anniversaires et à toutes les fêtes qui existent, à noël, au solstice d'été, des invitations à chaque buffet pour croiser toujours les même pique assiette, le minibus qui vient nous chercher pour les élections avec l'enveloppe préparée sur le siège et surtout nous n'en pouvons plus de ses bises. Depuis qu'il a changé sa crème de visage il colle comme les papiers mouches. Puis la ville...c'est un vrai désastre mon bon monsieur. Alors nous sommes décidées à vouloir porter plainte.

-Mais votre plainte n'est pas recevable ma bonne chère dame et notre maire est notre père à tous dit le commissaire en rapprochant sa main pour caresser Coco. Sauf que ce dernier montre les crocs et d'un geste vif essaye de lui choper les doigts en guise de saucisses. C'est avec beaucoup de chance que le drame est évité.

-Ah je vois, monsieur a peut être de la famille à la mairie ou connaît bien l'emplacement de la boite à cirage... Bon, je vais quand même faire une main courante. »

Dans la circulation, la voiture avance dans la lassitude des temps des feux de signalisation provisoires.

« -Mes frères, dit Jacques, la mission du diocèse qui m'a été confié est de vous emmené dans un refuge gracieusement délivré par le maire pour retrouver toute la sérénité nécessaire afin de revoir la lumière de notre seigneur qui apaisera votre âme abîmée. Enfin...si j'arrive à retrouver la route. »

Sur le kiosque à journaux devant le commissariat, une grande affiche promotionnelle du magazine Hot Vidéo attire l'attention de Jacques. Une belle créature brune dans une position explicite vante les vertus des pratiques de l'amour anal.

« Mon dieu si seulement ma bonne vieille Madeleine pouvait lui ressembler, pense Jacques. J'en ai marre de cette vieille carne qui voudrait tant que je l'emmène au ciel une nouvelle fois. Je vois bien la petite lueur dans ses yeux quand elle astique la sacristie. L'autre jour j'ai même du me fâcher. Après la messe, elle m'avait coincé dans le coin du presbytère et même à travers mon aube, j'ai pu me rendre compte de la poigne virile que possède la bougresse. Au moment ultime j'ai du lui hurlé « Ça suffit » trois fois dans les oreilles avant que l'air satisfaite, elle ne relâche son étreinte.

Claude ouvre les paupières et découvre lui aussi la belle brune mais les yeux de cette dernière deviennent de plus en plus rouge, le sourire s'élargit laissant apparaître des incisives en pointe et de petites cornes se forment sur le haut du front. Elle prend ses deux seins entre les mains pour les remuer énergiquement.

-Alors mon gros loup, on vient pas voir maman !

Claude est pris d'une panique totale et devient hors contrôle. Il gigote dans tous les sens et son visage indique la terreur.

- Exorcizamus te omnis immundus spiritus omnis satanica 

-Bon sang Frères Jacques donnez lui ses pilules pour l'amour de dieu. Dit Paul

-Si je commence maintenant j'en n'aurai pas assez pour le week-end répond Jacques en secouant Claude pour qu'il retrouve ses esprits.

C'est alors qu'une classe de maternelle traverse la route sur le passage clouté. Les enfants, deux par deux se tiennent la main en chahutant gentiment. Claude regarde ces petits êtres de chair et de sang remplis d'innocence et comme par magie une paix intérieure s'installe en lui. Il replonge dans sa léthargie en ravalant sa salive.

Madame de Montsaingeon s'apprête à quitter le commissaire en signant sa main courante.

-Et quand tu le verras pour lui remettre, tu lui diras aussi qu'il reprenne le gars qu'il a envoyé pour soi disant aider les pauvres aide soignante qui sont surchargées de travail. Sauf que d'après certaines pensionnaires, le bonhomme est un peu trop long dans les toilettes  intimes. Mise à part Madame Joubert qui le réclame et comme je sais très bien que tu connais parfaitement ses mœurs, il serait de bon aloi qu'il dégage très vite pour ne pas qu'un nouveau scandale éclabousse sa soi disante jolie petite ville.

-Excusez moi, dit Jacques en entrant dans le bureau, je cherche la route pour aller à l'ancien centre de loisirs« les mille potes».

-Ah mon père, vous tombez bien. La maison de retraite que mes enfants se sont empressés de m'offrir se trouve à quelques pas de votre endroit. Si vous avez une petite place dans votre véhicule ce serait avec joie que je vous guiderai à bon port.

-Avec grand plaisir madame, je suis votre humble serviteur.

-Enfin une âme charitable, répond elle en quittant le commissaire.

Arrivée devant la voiture, elle hésite à monter

-C'est quoi ça? Il n'a pas l'air d'être très bien votre collègue?

-Frère Claude ne supporte pas les trajets en voiture. Montez donc à l'arrière, frère Paul vous sera d'une agréable compagnie.

Jacques aide madame Montsaingeon à s'assoir à côté de Paul qui l'observe avec empathie.

-Madame... une lumière céleste illumine votre visage.dit Paul.

-120 balles de soin au salon de Maïté. Allez mon père, quittons cet affreux centre ville.

 

 

Commentaires