DANS L'ATTENTE DE L'ETE INDIEN
Chaque année c'est la même chose. A chaque fin de saison estivale je me prends un grand coup de bambou sur la tronche et un blues mélancolique s'installe dans mes pensées. Du jour au lendemain on passe du coq à l’âne, de l'été directement à l'automne avec la pluie et les jours qui raccourcissent. Les touristes ont fuit les artères de la ville comme l'eau sale d'une baignoire qui se vide et ma rue retrouve sa tranquillité. Terminé on ferme le rideau. Désormais il n'y a plus qu'à attendre un hypothétique été indien qui puisse me remonter le moral. L'été la «Factory du bassin d'Arcachon» se met en pose dilettante en assurant juste les affaires courantes. Pas quoi se mettre quelque chose sous la dent. Quelques petites frasques de nos seigneurs ont éveillé ma conscience mais rien qui ne sortait de l'ordinaire. Cependant quelques petites pépites apportèrent des sourires à mon humeur. Dans un article de Sabine Menet du journal Sud-ouest daté du 31/07 on apprenait de le «Ché Labanos» alias Olivier Laban président du comité régional de la conchyliculture Arcachon-Nouvelle Aquitaine venait de filouter le préfet en obtenant un assouplissement des conditions encadrant l'activité de dégustation des huîtres du bassin d'Arcachon.
En effet, jusqu'ici, les huîtres destinées à la dégustation, c'est à dire servies sur des tables et non pas achetées au producteur, se devaient d'avoir au préalable passées six semaines dans les eaux du bassin d'Arcachon. Un laps de temps jugé nécessaire pour qu'elles prennent toutes les qualités organoleptiques.
Un arrêté qui semble logique, de bon sens sur le papier car la plus part des vendeurs- dégustateurs achètent des huîtres au kilo sans savoir vraiment l'origine du lieu de production. J'ai déjà écrit multiples billets sur ce business juteux et pour le contrôle des six semaines passées dans les eaux locales, il est pratiquement inexistant tant l’opacité enfume la législation.
«C'était absurde, disait «Le ché Labanos», prenons l'exemple de deux voisins de concession. Si l'un d'eux, pour son activité de dégustation à terre achetait des huîtres à son voisin, il se devait ensuite de les remettre dans la même eaux dont elles venaient d'être sorties et ce durant six semaines. C'est un ubuesque va et vient pouvant engendrer des taux de mortalité élevés.»
A la lecture de ses dires, je pourrais presque lui donner raison sauf que la réalité n'est pas tout à fait celle qui se pratique et j'entends même des sons pagnolesques sur la mortalité élevées des va et vient. Seule la minorité d’ostréiculteurs estampillés «traditionnel» lutte contre les sirènes de la cupidité en proposant un produit né, élevé et vendu qui n'a pas quitté les eaux du territoire. Cette minorité qui s'efforce de faire perdurer le savoir faire et la tradition de nos ancêtres est en train de disparaître à feu doux par le rouleau compresseur de la rentabilité qu'exige le «Ché Labanos». Ce bonhomme aux dents longues ou chaque huître est un écu d'or voudrait généraliser cette mesure pour tous les coquillages quelque soit la provenance afin d'augmenter encore plus le chiffre d'affaire tout en faisant concurrence aux restaurants de fruits de mer qui n'ont pas la même législation, blanchissant au passage tous ceux qui ont truandé et qui se sont fait prendre par l’URSSAF. Son hypocrisie atteint même son paroxysme avec sa dernière pensée, à se demander si ce monsieur ne nous prendrait pas pour des quiches:
«Du moment bien sûr que le client en soit informé. Il ne s'agit pas de tromper sur la marchandise mais d'être transparent»
Ah ah j'en rigole encore….
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Un autre article du même quotidien a titillé mes neurones, «Wharf de la Salie, je t'aime, moi non plus?» Un article estivale bien écrit pour le touriste d'un marronnier qui divise les autochtones depuis des lustres.
Il est bon de rappeler que cet édifice déverse les eaux usées de toutes les villes du bassin d'Arcachon à 800 m du bord au lieu des quatre kilomètres prévus et que ce n'est pas une jetée de promenade pour y respirer l'air marin. Je peux comprendre que l’esthétisme puisse partager les avis mais je ne partage nullement l'idée de le sublimer pour mieux faire accepter les désagréments et l'utilité d'un ouvrage industriel qui contribue à son niveau à dégrader l'environnement par des incidents épisodiques. Le journaliste a même trouver des fanatiques qui vénèrent le wharf jusqu'à en faire un lieu de pèlerinage. Tous les noël un groupe d'amis se retrouve au bout de la structure métallique pour pêcher tout en se torchant du vin blanc et des huîtres au milieu d'effluves nauséabondes et peu importe la météo. Je n'ai pas à juger ces gens, si leur kif est de se sentir le roi du monde au bout d'une pompe à merde, pourquoi pas?! Mais il existe quand même d'autres endroits plus safe ou le vent de la liberté t'emporte ou la nature sauvage absorbe ton existence pour te montrer que sans elle, tu n'es rien.
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Dans l'été, un scandale énorme a enflammé les consciences. L'abbé Pierre avait souvent la queue à la main avec les jeunes demoiselles et madames et que son gourdin frétillait souvent sous la soutane. Si on peut affirmer aujourd'hui que le bonhomme était un gros dégueulasse, il ne faudrait pas oublier que ses combats et ses luttes pour défendre les plus faibles ont été beaucoup plus efficaces que toutes les politiques qui ont suivi ses actions jusquà nos jours encore. C'est le silence de ceux qui savaient, qui fermaient les yeux qui est aussi détestable que ses actes comme bien souvent aujourd'hui. Hélas. Faut il effacer son nom sur les édifices publiques ou décrocher les plaques des rues à son nom? Vaste dilemme dont je suis incapable de répondre. Je suis simplement triste pour tous ceux qui ont retrouver une raison de vivre grâce à cet homme mais nous sommes dans l'obligation de dénoncer le mal pour guérir les maux de celles qui ont souffert dans leur chair.
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Ce n'est pas paru dans le journal La Croix ni le Figaro mais c'est un dessin paru dans Charlie Hebdo qui suscite la polémique. «Honteux, immonde, dégueulasse» pouvait on lire ci est là dans les commentaires. Je remarque encore une fois que ceux qui s'offusquent font toujours l'amalgame avec un média conventionnel et un média satirique. Le dessin de Félix en cherchant le bon degré d'analyse est pourtant d'une incroyable pertinence.
Le trait du dessin est crade mais explicite et le dessin joue sur deux tableaux pour montrer que la réflexion apporte la même similitude. L'effet émotionnel du procès des viols de Mazan ou un mari et plus de 50 hommes ont violé bestialement sa femme, abusée chimiquement tout en filmant ses dégueulasseries. C'est la scène du dessin... mais le mari est l'effigie de notre «Mignon 1er» alias Emmanuel Macron, il est à poil avec une caméra en main, ou la France est à plat ventre sur une table et des hommes attendent pour abuser d'elle. «Matignon, les consultations continuent». Notre président a quelque part lui aussi violé le peuple et continue de ne pas le respecter en refusant le résultat des élections législatives, endormant Marianne avec les gilets jaunes et ses faux débats citoyens dont rien n'a été retenu, toutes les réformes sociales enfoncées dans le cul à coup de 49.3, l'éducation et la santé au bord du gouffre attendent toujours ses fausses promesses. Depuis plus de 50 jours le pays était sans gouvernement et l'euphorie des jeux olympiques lui amena un peu plus de déni pour choisir un nouveau premier ministre jouant avec les candidatures comme ces hommes qui attendent leur tour.Félix a voulu nous montrer que les travers de l'âme humaine se retrouvent dans toutes les sphères de la société.
Par contre ce qui est honteux, immonde et dégueulasse est que le militant écologiste Paul Watson qui lutte pour la survie des baleines et des océans est toujours détenu au Danemark. Cet homme ne doit pas rester en détention et il est de notre devoir d'exiger sa libération. Celui qui protège la vie n'a pas sa place en prison.
https://www.paulwatsonfoundation.org/freepaulwatson/?