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LE CRI DE LA BERNACHE
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8 février 2023

LES COÏNCIDENCES DE MA COLERE

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Il y a quinze jours, Sonia une nouvelle copine de travail de ma femme Isa nous invitait pour un apéritif dînatoire en compagnie de deux autres couples de leur connaissance. Si j'ai toujours adoré voyager tout autour de la planète pour aller à la rencontre d'autres peuples, je suis très réticent à aller rencontrer des congénères non familiers dans leur intimité. C'est comme si je me retrouvais dans «Rendez vous en terre inconnue». Isa m'indiquait simplement que son mari était un passionné de Kite surf, que ses amis aussi et que je me devais de rester cool pour ne pas plomber l'ambiance. Dans le pavillon style cabane de pêcheur issu d'une division parcellaire ou la voisine peut demander du beurre juste en passant la tête par dessus la barrière, l’intérieur était bizarrement très minimaliste. Un énorme écran plat sur le mur blanc, une reproduction du gorille rouge vif d'Orlanski et le chien rose iconique de Jeff Koons pour déco, un grand canapé et fauteuils hi tech, une table et chaises design complétées par une cuisine américaine habillage noir intense qui semblait n'avoir jamais servi. Trop nickel pour moi, pas assez bordélique mais une atmosphère assez sympa malgré tout. Une assistance de quinquas et quadras très affûtés physiquement en fringue relax mais pas cheap et si mon embonpoint et mes sneakers en soldes me classèrent légèrement un ton en dessous, il n'était pas trop difficile de deviner que la caillasse devait rentrer à la fin du mois dans leur foyer. De toute manière j'en avais rien à foutre. L'accueil fut poli et courtois à coup poing en guise de bonjour sauf Philippe le mari de Sonia qui me fracassa les phalanges avec sa poignée de main. Quel dommage de ne plus faire la bise à cause de ce putain de virus car j'aime bien sentir le parfum des femmes ou alors, c'est peut être mieux ainsi. Comme j'étais le doyen de l'assemblée, l'inconnu et l'indigène local j'ai joué le jeu de répondre aux questions bienveillantes pour me présenter afin d'établir un contact chaleureux puis très vite la conversation se tourna vers le Kite surf. Je n'ai rien contre cette discipline et j'aime bien les regarder du bord de la plage quand ils filent à tout berzingue sur les flots, qu'ils sautent dans les airs comme la plume dans le vent mais ça s'arrête là. Philippe trépignait d'impatience pour nous faire découvrir sa dernière vidéo tout juste montée par son pote Alain ici présent. Des images d'une qualité exceptionnelle avec deux Go Pro et un drone suiveur dans une journée idéale pour cette pratique. Les eaux turquoises, légèrement trop saturées à mon goût, léchaient le banc de sable immaculé qu'une multitude d'oiseaux occupaient paisiblement et les trois kite surfeurs semblaient vraiment prendre du plaisir dans cet endroit paradisiaque. Les bécasseaux s'envolaient en bande pour un ballet féerique dans le ciel et le drone semblait vouloir danser avec eux. Ce ne fut pas la musique trop mielleuse de la bande son mais la découverte du banc d'Arguin comme lieu de tournage qui court-circuita mes neurones dégradant sévèrement mon humeur amicale. Heureusement les froncements de sourcils et le regard noir d'Isa me firent l'effet d'un Xanax associé à un Prozac pour calmer ma colère intérieure prête à asperger l'assistance et le «On peut passer au buffet, si vous voulez» de Sonia sauva la situation en évitant une catastrophe qui allait s'amorcer en moi bruyamment. J'en profitais pour aller m'en griller une discrétos sur la mini terrasse ou caché dans la pénombre je pourrais méditer sur la conduite à tenir pour ne pas froisser ma belle. Dehors les voisins semblaient regarder un match de foot avec des amis et malgré la véranda fermée, j'arrivais presque à suivre les commentaires au milieu de leurs beuglements. J'avais presque envie de les rejoindre, de dire bonjour, de prendre un bout de pizza et une petite bière puis de m’asseoir parmi eux. Un gars sortit précipitamment pour aller uriner sur la barrière à deux mètres de mes pieds quand une grosse clameur indiqua que le PSG venait de marquer un but. Comme je déteste le PSG je préférais retourner au milieu de la plaisance quand Philippe se précipita sur moi:

«-Alors tu l'as trouvé comment la vidéo?

-..................» (silence)

 

 

Coïncidence ou pas c'est en lisant l'encart «le piéton» dans le journal sud ouest du 7 février que ma colère contenue deux semaines auparavant dans cette soirée allait pouvoir enfin s'exprimer dans mon billet. La veille le gestionnaire de la réserve naturelle du banc d'Arguin pestait contre les kitesurfeurs qui naviguent trop prés du banc et qui auraient fait fuir les oiseaux. C'est une remarque tout à fait justifiée car cette zone est interdite par décret aux kite surf à moins de 300 mètres. C'est une zone de nidification et à cette époque, une zone de repos pour les oiseaux migrateurs qui en se posant sur un lieu dépourvu de prédateurs peuvent reprendre de l'énergie afin de poursuivre leur voyage. En voyant une aile de Kite , croyant à un vol de rapaces ils redécollent pour fuir momentanément avant de se reposer usant des calories inutilement. Je pense que même un enfant de cinq ans peut comprendre cette explication scientifique. Dans ce petit encart on peut lire que la présidente Anne Lise Volmer de l'association ADPPM ( Association de défense et de protection de Pyla sur Mer) a été outragé, offusqué par les propos du gestionnaire du banc d'Arguin.

«-Chiffres à l'appui, elle explique que les oiseaux sont déjà revenus et que le dérangement, s'il y a eu lieu, n'a été de courte durée.»

Cette dame met donc en doute le dérangement et que si les oiseaux se sont envolés c’était sûrement pour se dégourdir les ailes. A aucun moment elle revient sur l'interdiction de cette pratique sur cette zone pire, elle s'interroge même:

«Les kitesurfeurs étaient ils vraiment responsables de ce départ ou s'agissait il d'un pur hasard de conditions défavorables ce jour là.»

La dame a peut être raison...ou alors c'est sûrement le bon dieu qui fait fuir les oiseaux.

«La réserve nationale n'a pas le monopole de l'hivernage. Quand à l'affirmation que les oiseaux sont plus à l'abri du vent et des tempêtes, elle prête à rire à quiconque a jamais passé un après midi sur le banc d'Arguin»

La condescendance de cette dame est affligeante et ce serait presque celle ci qui pourrait prêter à rire. Tout d'abord je voudrais revenir sur cette association. L'ADPPM est constituée de membres habitant le Pyla sur Mer dont le but est de préserver et embellir leur cadre de vie. Il est bien de rappeler que cette ville ressemble à une station balnéaire de Neuilly sur Seine construite par la vieille bourgeoisie bordelaise qui de génération en génération perpétue à garder un patrimoine luxueux pour leur propre bien être mais qui ne supporte plus la gentrification par de nouveaux arrivants plus riches qu'eux qui veulent imposer des somptueuses maisons contemporaines sur des divisons parcellaires gâchant la vue et ne correspondant plus au style du patrimoine des maisons Gaume. Des petits soucis de quartiers quoi, comme partout ailleurs, le luxe en plus mais cette association ne prêche que pour sa paroisse tout en feignant de s'intéresser aux autres. L'ADPPM s'est constitué un important et puissant réseau dans l'oligarchie arcachonnaise dont l'asservissement permet entre autre, le réensablement de leur plage à coup de millions d'euros d'argent du contribuable pour que leurs petits enfants puissent encore faire des châteaux de sable en période estivale et à moindre frais préserve leur patrimoine de l'érosion. Elle semble considérer que le banc d'Arguin est une continuité de leur jardin et qu'il est bon de le faire découvrir à ses amis en bateau pour un apéro chic sur un banc de sable exceptionnel. Mais ce qui me gêne le plus est le fait que cette association est membre de gestion du Parc Naturel Marin en tant qu'association environnementale en lieu et place de réelles associations qui défendent la sauvegarde et la protection de la biodiversité tel que la CEBA et autres associations citoyennes qui se sont fait éjecter par le PNM pour éviter toutes dissidences dans les décisions prises. Quelque part, madame Anne Lise Vomer est donc responsable directement ou pas de la mise en place de ce décret. J'en arriverais à presque en rire tellement que cette hypocrisie la couvre de honte.

https://actu.fr/nouvelle-aquitaine/la-teste-de-buch_33529/sur-le-banc-d-arguin-la-survie-d-oiseaux-migrateurs-menacee-par-des-kitesurfeurs_56754695.html

Décidément sur la même page du quotidien, coïncidence ou pas un article trois quart page sur Arcachon alimente ma colère. Le titre :

«Tourisme: 92 chambres d’hôtel bientôt construites»

Dans cet article on apprend que le quartier de la gare d'Arcachon va être refait par le groupe Pichet(Tiens tiens) en imposant sa marque «All suites» pour répondre aux tendances actuelles et coller aux évolutions des clients afin d'hybrider l'offre nécessaire à la ville. Un projet d’hôtel «trois étoiles+»(rires) permettant le coliving et tous les mots finissant par ing pour répondre à des besoins identifiés et bien sur les locaux seront invités à utiliser les lieux. Attention... c'est bien la mairie qui avait lancé cette consultation de projet à venir et abracadabra c'est le groupe Pichet qui a remporté cette consultation. Emballé c'est pesé, je vous rajoute le supplément c'est gratuit. Encore une fois, il serait bien de s'interroger sur la main mise du groupe Pichet sur le bassin d'Arcachon et la banalisation d'obtention des marchés par ce groupe. Si le patron a des attaches sur ce territoire, que sa société soit devenue un empire dans l'immobilier, que sa communication est finement rodée et efficace, il conviendrait aussi d'investiguer sur les feed back de ses réalisations pour se rendre compte que pas mal de zones d'ombres apparaissent dans ses produits censés faire rêver. Rien de plus simple en fouillant sur internet. Une nouvelle fois la Factory du bassin d'Arcachon se fourvoie dans le clientélisme entraînant une suspicion de vacances aux Maldives ou Seychelles tous frais compris pour certains intervenants. C'est simple il suffit de repérer le bronzage en hiver. Au ski, ce n'est pas le même mais des vacances gratos à Megève pourrait être aussi une autre éventualité.

Voilà c'est dit...j'en avais gros sur la patate.. et ce n'est pas une coïncidence. Comme disait je ne sais plus qui, une colère justifiée est une colère saine.

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