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LE CRI DE LA BERNACHE
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3 février 2023

LA REVERENCE DU DANDY

nicolas cambon

La Factory du bassin d'Arcachon vient de perdre un éminent membre qui pendant des décennies a rendu de bons et loyaux services pour pérenniser cette institution. Avec son look d'éternel dandy à la Chamfort, il a profité pleinement du système avec intelligence pour mener à bien une carrière politique honorable. Pendant 35 ans aux commandes de sa mairie, Le Teich est devenue à ce jour sûrement la ville la plus charmante du bassin d'Arcachon. Pourtant elle ne paye pas de mine mais en regardant de plus prés elle a gardé un charme authentique et encore un soupçon d'esprit bassin qui manque cruellement aux communes alentour. Le Parc national ornithologique est un véritable écrin de nature servant de refuge aux oiseaux et les balades autour offrent un beau bol d'air frais. Au fil du temps il a su s'imposer à la Factory laissant de côté la pensée philosophique de Jean Jaurès pour nager dans des connivences droitières dont il tirera largement profit en se faisant subventionner des équipements qui embelliront l'espace de ses administrés par la réfection de la salle des fêtes Art déco à l'identique qui est une réussite et le pôle culturel Ekla. Pas mal pour une petite ville de 9000 âmes. En contre partie il a du servir de faire valoir pour être une caution morale aux décisions de l'oligarchie arcachonnaise. En mettant en place le Parc Naturel Marin, l'espoir enfin d'une prise de conscience sur la sauvegarde de la biodiversité du bassin d'Arcachon qui aurait pu et aurait dû prendre forme est tombée très vite comme un soufflet. La Factory voulait une main mise totale sur ce projet en plaçant des élus asservis aux postes essentiels et en écartant doucement toutes les organisations citoyennes environnementales qui n'étaient pas partisanes. Sa phrase «Le bassin d'Arcachon est moins pollué aujourd'hui qu'hier» en tant que président de cet instance avait quand même écorné sa légitimité et ébouriffé la conscience de ceux qui luttent pour la sauvegarde car si effectivement et heureusement beaucoup de travaux ont été effectués sur un réseau d'eaux usées obsolète, le déclin écologique du plan d'eau de ce territoire n'est pas le fruit du hasard ni du dérèglement climatique. Le bonhomme a cachetonné le mandat lui assurant 114 000 euros annuel d'indemnités tout en gardant une bonne image pour l'opinion publique et son sobriquet «La Pantoufle» dans mes satires résume assez bien le personnage. Ayant sûrement tous ses trimestres, sa sortie fut soignée méticuleusement avec plein de malice d'une promesse tenue, singeant un peu Jacinda Ardem la première ministre néo zélandaise (voir billet précédent) et ayant pris soin de choisir sa remplaçante pour la mairie( Karine Desmoulins une princesse aux dents longues qui apprend vite) et son remplaçant au Parc Naturel Marin «Pimpin» alias Cédric Pain le maire de Mios fraîchement intronisé par la Factory.

Monsieur François Déluga tire sa révérence tel un dandy en fin de nuit et finalement... cela lui va bien. Bon vent.

https://www.ladepechedubassin.fr/2023/01/30/au-teich-le-maire-francois-deluga-dit-stop-apres-34-ans-de-mandat/

 

 

La belle leçon de greenwashing:

J'aurais tellement voulu croire aux vœux du SIBA(syndicat intercommunal du bassin d'Arcachon). C'était tellement beau..si beau presque trop parfait pour que mon esprit dérangé aille creuser le fond des choses pour voir le truc caché sous le tapis. Je ne peux pas m'en empêcher. Sous les sunlights du palais des congrès à Arcachon «Son Altesse sérénissime Crème antirides» alias Yves Foulon président et maire de la ville a usé de lyrisme pour bonimenter son fond de commerce:

«-En 60 ans d'existence, le SIBA est devenu le gardien du temple, le protecteur du bassin. Et sa mission principale de protection du milieu concerne bien l'eau, qu'il s'agisse du traitement des eaux usées, du pluvial ou de la surveillance et entretien du plan d'eau.»

Un bon stand upper aurait déclenché les rires gras dans l'assistance mais ce fut juste des applaudissements polis. Devant une telle hypocrisie je pense que j'aurais rigolé de bon cœur. La deuxième salve est venue de la directrice stratégie VEOLIA eau et climat. Déjà, associer «eau et climat» à VEOLIA est un oxymore. Cette multinationale a pour but de faire ruisseler l'argent des contribuables dans les poches de ses actionnaires. Paris vient de se séparer de ses services comme beaucoup d'autre mégapole dans le monde pour retourner en régie publique et les affaires de corruption et de scandales sanitaires pullulent dans tous les moteurs de recherches d'internet. L'eau est un bien commun universel et pas une marchandise. Quand je vois qu'il a fallu presque un an avant que la fuite d'eau dans ma rue soit réparée, je me pose des questions.

«-Le SIBA est un cas d'école dans sa gestion de l'eau.»

Faut il applaudir ou rigoler? Ensuite le président du syndicat mixte des ports du bassin d'Arcachon indique qu'il est un partenaire essentiel du SIBA sur le dragage des ports. Rien d'étonnant quand on voit la masse de boues qu'il faut évacuer à chaque dragage sachant que l'envasement reviendra encore plus vite l'année suivante. L'argent dépensé tombe dans un puits sans fond. C'est pour cette raison qu'il est urgent de les valoriser pour les revendre au BTP espérant un peu éponger la dette. Peut être serait il plus judicieux d'investir en priorité dans la recherche à savoir comment refaire pousser les zostères naines et sauvegarder les grandes zostères des chenaux pour stabiliser les vases. Le PNM s'en charge?! Je sais. Faut il applaudir ou rigoler ? J'arrête de rêver, je divague, je dis n'importe quoi. Pour conclure la directrice territoriale de GRDF à solliciter la production de gaz à partir du traitement des eaux usées dans une usine de méthanisation étant une autre innovation vertueuse. Je dis stop. Innovation si on veut, vertueuse loin de là. C'est même Nicolas Hulot qui avait eu cette idée lumineuse d'investir au plus vite dans les usines de méthanisation. Sur le papier, beaucoup de maires ont signé les yeux fermés. C'est vrai quoi, on prend toutes les merdes que l'on produit pour en faire un gaz naturel qui chauffera presque gratos les écoles et les foyers modestes et les déchets restants (digestats) serviront d'engrais aux agriculteurs. Alors pourquoi s'opposer à cette innovation?

Après quelques années d'utilisation en France et quelques décennies dans d'autres pays européens, le problème outre les nuisances odorantes qui dérangent le voisinage est que le stockage des merdes est tellement important à traiter que les usines ne savent plus ou les mettre sauf les laisser à l'air libre. Les profits de cette manne attisent aussi la cupidité humaine et des agriculteurs préfèrent parfois laisser leur maïs macérer dans une cuve pour le revendre à bon prix à l'usine du coin au lieu de s'en servir pour nourrir ses bêtes laissant le prix du maïs s'envoler par la spéculation et pénalisant ainsi ses autres collègues. La cupidité toujours, amène à négliger l'entretien de ces installations pour plus de rentabilité entraînant parfois de graves dérives sécuritaires. Le digestat qui contient de l'azote peut être effectivement un engrais naturel mais trop dilué par la pluie il peut aussi appauvrir les sols fertiles. Alors à qui profite le crime?

Cette soirée entre amis est une belle leçon de greenwashing inscrite dans les manuels de communication pour une propagande purement électoraliste. Enfin...c'est ce que je pense.

https://www.sudouest.fr/gironde/la-teste-de-buch/le-siba-fait-ses-voeux-autour-de-l-eau-13826662.php

 

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