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LE CRI DE LA BERNACHE
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1 septembre 2020

A LOUISE...

coucher covid

 

Cette saison estivale fut particulière, bizarre,angoissante, horrible. Le bassin d'Arcachon s'est transformé en une immense cuvette de toilette rempli d'un tourisme de masse nauséabond ou les incivilités, l'irrespect et le grand n'importe quoi ne se cachaient pas derrière les masques. Des leçons de cet été 2020 devront être prises car le paroxysme n'a pas encore atteint ses limites et que la Covid 19 s'est trouvé un joli territoire pour proliférer comme les gremlins. Il va falloir tirer la chasse et attendre des jours meilleurs....

Le mardi 18 août 2020, Louise vient de partir. C'est Corinne son aide à domicile qui l'a vdécouvert au petit matin dans son lit.Sur son visage apaisé qui dépassait de la couette d'été, un rose délavé courait sur ses lèvres comme l'ultime coquetterie avant de rejoindre l'au delà. Les volets et la fenêtre étaient restés ouverts sûrement pour que les senteurs d'iode et de pins lui livrent de la nostalgie pour que son âme s'envole retrouver Jean son unique amour. Luc m'a appelé pour me dire que sa mère venait de mourir et il m'a demandé si je n'avais pas oublié la promesse. Comment aurais je pu oublier une telle promesse? Jeannot le père de Luc avait appris le métier de l'ostréiculture avec mon grand père puis avait repris ses parcs à sa retraite. Un lien fort s'était installé entre nous même si nous nous fréquentions peu. Adolescent je partais souvent faire la marée avec eux pendant les coups de bourre ainsi j'avais du cash pour faire la fête le week-end. Luc ne voulait pas reprendre la suite de son père. Il rêvait de voyages et d'une vie plus confortable. Avant de partir à Toulouse pour ses études supérieures, Jeannot tomba gravement malade. Les gauloises sans filtre, celles qui nous faisaient tourner la tête avant d'embarquer n'avaient pas été très gentilles avec lui. Il crachait du sang rempli de galette noire comme celle de l'amoco cadix alors nous prenions la barre sans un mot pour attendre de longues minutes que les quintes de toux lui donnent un répit. Assis sur le banc dans la cabine, ses yeux vitreux surveillaient si nous remontions bien tous les casiers d’huîtres et il ne fallait pas traîner car la marée remontait vite. La Tache était dure mais pas question de se plaindre. Avec Luc nous nous endormions épaule contre épaule jusqu'au retour au port. Il est parti aux premiers jours du printemps suivant, tout pourrit de l'intérieur. La morphine avait donné un semblant de vivant à Louise en camouflant sa lente agonie mais le cœur avait eu la noblesse d'écouter sa déchéance. Louise était une taiseuse qui ne parlait qu'avec ses yeux mais cela suffisait largement pour se faire comprendre. Aimante envers les siens, j'aimais voir son petit sourire quand elle regardait nos têtes le lendemain de bringues endiablées et qu'il fallait quand même aller sur l'eau sans faire attendre Jeannot. Nous sommes parti jusqu'au chenal du Courbey devant son ancien parc à huîtres et c'était la première fois qu'elle mettait les pieds sur un bateau préférant rester à la cabane pour trier les huîtres et les emballer en écoutant le poste de radio puis elle repartait à son jardin pour soigner ses rosiers et préparer le repas. En fait, elle ne savait pas nager et avait le mal de mer. Quand les cendres de Jeannot se sont dispersés dans les airs et que les fleurs d’hibiscus jetées par dessus bord l'ont accompagné dans la profondeur des courants, Louise s'était approchée pour me dire :

« La prochaine fois, je voudrais que tu sois avec Luc pour jeter les miennes au même endroit. Tu me le promets ?

-Oui...je vous le promets. »

Alors 36 ans plus tard je me retrouve au portail de la villa « Eguzkia » à admirer les deux immenses pins qui comme deux cerbères veillent sur la maison et le tapis d'aiguilles sur la toiture qui amortit les pignes tombantes afin que les écureuils les remontent facilement au nid. A leurs pieds les arbousiers ont pris leur aise et les merles s'engraissent malgré le chat qui veille. Cette villa typique basque et son vert de Saint jean de luz est une des dernières rescapées dans ce secteur tant convoité de la presqu'île du Cap Ferret car elle est en première ligne avec une vue imprenable sur l’île aux oiseaux, Arcachon et la dune du Pilat. Les funérailles étaient à peine finies que les charognards pointaient le bout de leur nez. Les cartes de visite des agents immobiliers s'empilaient dans la boite aux lettres et un jeune « gourmandasse »(*) sapé comme un milord avait osé pénétrer sur la propriété pour proposer un chèque avec six zéro mais il fut raccompagner manu militari à son cabriolet de luxe. Luc et sa famille revenaient tous les ans autour du15 août pour rendre visite à sa mère, ses deux filles avaient totalement compris dans les regards de leur grand mère que cette maison est le livre de leurs racines ou le mot fin ne doit jamais apparaître. La villa est en retrait d'une vingtaine de mètres du front de mer pour que le jardin de Louise puisse s'exprimer pleinement avec sa rangée de rosiers bien taillés, les yuccas baillant aux corneilles, le petit coin potager ou les dernières tomates mettent du rouge sur le vert dans le rang de haricots et les lauriers blancs et roses devenus monstrueux offrent un terrain de jeu aux moineaux qui s'y réfugient. Au bout du parapet ou le petit portail propose un escalier pour rejoindre la plage, Luc avait construit une belle marquise en bois qui faisait de l'ombre à un banc ou Louise pouvait rester des heures entières à contempler le panorama. Nous avions décidé de passer la soirée rien que tous les deux pour que le lendemain matin nous puissions tenir notre promesse. En cette fin de journée estivale quand le soleil commencait à décliner laissant la moiteur s'installer, nous regardions l'agitation bruyante des bateaux qui rentrent aux ports et ceux qui partent pour le coucher du soleil. Que de monde ! Pas les champs Élysée, mais pas loin. Nous étions bien sur la terrasse, sous la vigne vierge à siroter un bon rosé bien frais accompagné de tapas, regardant de vieilles photos jaunies que Luc avait retrouvé en faisant le tri dont une ou nous prenions la pose fièrement avec un maigre de 10 kilos et Jeannot qui souriait en nous enserrant avec ses grosses paluches. En me lisant une lettre de Louise à Jean pendant son service militaire ou les mots doux et bienveillants s'égrainaient dans une écriture fluide, sans ratures et sans fautes d'orthographes, le petit portail s'ouvrit et une dame boudinée dans une robe blanche entra dans le jardin et sans la moindre gêne déféqua expressément en ayant la délicatesse de poser le kleenex dessus comme la cerise sur le gâteau avant de disparaître ni vu ni connu. Nous nous sommes regardé totalement incrédules avant de partir dans un fou rire interminable.

« - Nom de dieu j'y crois pas. C'est du jamais vu... disait Luc

-Et encore... elle n'a même pas dit merci. »

Nous filions vers la plage pour essayer de retrouver cette personne indélicate mais il ne restait plus que deux couples qui pique-niquaient en bas de l'escalier. Sur un grand drap de plage, les deux jeunes filles trentenaires sirotaient le vin blanc au goulot. Elles avaient un peu trop pris le soleil et avec l'alcool, les yeux étaient en déjà en plein phare pendant que leurs gars ouvraient les canettes de bières au briquet au milieu de sandwichs triangles et des emballages de la supérette.

« Bonsoir, auriez vous une dame en robe blanche descendre de cet escalier ?

-Oui elle est partie par la bas » nous répondit laconiquement une fille.

Nous reprenions nos aises après cet intermède quelque peu surréaliste et un peu plus tard quand les lumières d'Arcachon ont commencé à scintiller, que l'obscurité remplaçait l'orange du couchant sur la dune que le feu d'artifice pourtant annulé à cause du covid 19 débutait dans les airs. Un sac de supérette atterrissait dans le laurier rose en ayant pris soins de libérer les plastiques multicolores pour joncher la pelouse. Puis ce fut un ballet de bouteilles virevoltant les unes après les autres pour finir leur course au milieu du jardin. Il ne manquait plus que le bouquet final. Aussi sec nous courons vers la plage mais les zigotos avaient pris de l'avance. Ils nous insultaient avec de gros doigts d'honneur en guise de salut et s'apprêtaient à grimper dans une voiture. Et quelle ne fut pas notre surprise de voir que la dame à la robe blanche était au volant. Elle klaxonna deux fois avant de démarrer en trombe.

Le lendemain la barque filait vers le Courbey sur une mer d'huile et quelques nuages inoffensifs donnaient un joli contraste aux couleurs. L'urne était coincée à la proue impatiente de se libérer. C'est avec beaucoup d'émotions mais tout en retenu que les cendres se sont dispersées rejoints par les plus belles roses de Louise. La barque s'est mise à dériver lentement, nous éloignant doucement comme pour ne pas déranger les retrouvailles entre Jean et Louise quand sorti de nulle part, un scooter des mers a fracassé les flots traversant les cendres et nous faisant presque chavirer. Alors nous avons ri.. mais ri jusqu'à en pleurer.

« Quel monde de branques !!. Les choses ont bien changées dans le coin et le respect n'existe plus. Me disait Luc

-Ce n'est pas grave... la promesse est tenue et tes parents sont de nouveau ensemble. Le reste importe peu. C'est une année de merde. »

 

(*) :

Le gourmandasse est une espèce de poisson qui vit tout autour de la planète mais qui apprécie particulièrement les eaux chaudes du bassin d'Arcachon. Régulièrement dans mes billets, je vous informe d'une prise dans les filets d'un de ces spécimens asexué qui souvent défraie la chronique. En France, le Cahuzac, le Balkany en sont les meilleurs ambassadeurs et sur notre territoire, l'écharpe tricolore autour du ventre est un beau signe de distinction comme toute la colonie lobbyiste qui gravite autour en parasites tel l'oiseau « le trochilus » qui nettoie les dents du crocodile pour devenir parfois plus affamée que leur hôte. Fin 2016 des associations environnementales de Lège Cap Ferret avaient sorti de l'eau le Ferrasse, président des promoteurs immobiliers de la nouvelle Aquitaine qui ayant acquis un nid dans une zone protégée autorisa à «son insu» sa destruction sans permis de démolir pour améliorer le confort de son aire de vie. Pris au piège, la défense du gourmandasse est de proposer une histoire rocambolesque aux « quiches » qui l'ont attrapé pour laisser le temps aux poissons juristes de trouver la bonne martingale qui lavera plus blanc que blanc. Le Ferrasse justifia son absence aux moments des faits, par un séjour à l'étranger ou le téléphone et le wifi ne fonctionnaient pas que même les autochtones en rigolent encore indiquant que la faute venait de ce diable de constructeur. Après un arrangement de conformité à l'amiable avec le gourmandasse royal du lieu et malgré les recours ardents de l'ancien préfet Didier Lallement devenu célèbre par ses coups de trique parisien sur gilet jaune, le Ferrasse a du être rejeté à l'eau pour profiter légalement de sa spacieuse résidence secondaire.

http://www.lecridelabernache.com/archives/2016/12/01/34631894.html
 

Mercredi 19 août, un autre gourmandasse « le Schikowski » président du groupe City Finances et aussi président des constructeurs et aménageurs de la fédération française du bâtiment gironde vient d'être pris dans la nasse par son voisin et un collectif de riverains. Un très beau spécimen. Le « schilowski » achète un terrain avec un espaces boisé d'une forêt protégée. Le SCOT (schéma de cohérence territoriale) étant annulé , ce poisson rusé use du retour du règlement national d'urbanisme qui est beaucoup plus laxiste qu'un PLU local pour vouloir construire deux énormes bâtisses en modifiant un peu plus tard, la surface de plancher puis des ouvertures, ajoutant une pergola et faisant une déclaration pour deux piscines à venir. En plein confinement, les travaux mettent les bouchées double faisant élever les murs comme un cep dans une nuit de pleine lune. Le voisin remarque que pas grand chose ne correspond avec le permis de construire. Des hauteurs trop hautes, des constructions trop grandes par rapport au terrain, un faux étage transformé en vrai étage, et une coupe rase des arbres suivi d'un défrichement sauvage de l'espace boisé classé entraînant la mort d'un chêne centenaire. La gourmandise ayant quand même des limites, les travaux ont été quand même stoppé par la mairie. La défense de ce gourmandasse ne manque pas de piquant :

« Si c'est effectivement trop haut, il s'agit d'un loupé de mon architecte. Alors mea culpa, je ferais les travaux pour modifier cette erreur. »

Je ne suis pas sur que cette erreur aurait fait plaisir à un client investisseur. Mais accordons lui sa bonne foi.

« Acheter au Cap Ferret a été toujours un rêve de gosse pour moi. J'ai construit ces maisons pour ma famille, pas pour une opération immobilière »

Là.. sa bonne foi commence à partir en sucette. Il nous prend vraiment pour des quiches signe que nous avons affaire à un gourmandasse. En effet, construire deux maisons pour sa famille... ouais pourquoi pas ?! Mais vouloir construire deux piscines et des places de parking prouve que les cons ont remplacé les quiches. Le « Schilowski » est un jeune gourmandasse aux dents longues qui hélas ne se démarque nullement de ses congénères. Le rêve d'un plein pied 300 mètres carré ossature bois avec piscine et vue imprenable est le Graal pour un gourmandasse de 36 ans. Ses juristes vont désormais essayer de trouver le meilleur compromis avec le nouveau chef du coin qui vient juste de remplacer « le Sammarcelli » le gourmandasse royal. Dans le cas contraire il gardera le bien jusqu'à attendre la plus belle plus value afin de revendre les deux lots à des clients de son carnet d'adresse puis il cherchera un nouveau nid dans les eaux troubles.

Aujourd’hui les gourmandasses ont su manger l'âme du Cap Ferret et même si ils sont persuadés de détenir un bout de paradis, ils n'ont rien compris de l'essence de ce territoire. Ces villas majestueuses ne sont qu'un investissement presque aussi rentable que l'or avec les meilleurs avantages fiscaux et la location qui apporte l'odeur du cash à son propriétaire. Si les prédateurs ne semblent pas trop les déranger, dame nature pourrait bien se venger d'avoir tronçonné un vieux chêne, d'avoir rasé un espace classé, d'avoir coupé des pins, d'avoir asséché des nappes phréatiques. Je suis tellement triste de ce constat.Certes ils ont l'argent mais pas le luxe car le luxe c'est de comprendre la terre de nos ancêtres pour la transmettre à nos enfants...et rien de plus. Le Cap ferret n'est plus qu'un produit de marketing en tête de gondole pour les gens fortunés offrant un paradis de papier glacé pour faire un buzz sur instagram réduisant l'autochtone à une curiosité folklorique. C'est ainsi... Alea jacta est.

 ******

 

Après la profanation dégueulasse survenue à Oradour sur Glane, je voudrais revenir sur le dérapage incontrôlé de la reine gujanaise «la Baleine»alias Marie Hélène des Esgaulx la maire de Gujan Mestras.

«J’ai le souvenir de M. Touzeau, qui est venu dans mon bureau avec son directeur M. Clément, et qui est venu m’expliquer, comme un SS allemand hein, qui est venu et qui m’a dit ce sera comme ça et pas autrement»

Il convient d'abord de faire la traduction de ses pensées...à la sauce bernache.

«-les deux zozos qui ont osé se pointer dans mon bureau, je les connais bien. Ils sortent du même cursus que moi quand je courais les mandats dans le bon vieux temps. Ils entrent en sifflotant, persuadés qu'ils vont me faire mettre à genoux pour leurs biser les pieds, au nom d'un pouvoir que je ne reconnais même pas, comme jadis Attila entrait dans les villages pour piller et violer femmes et enfants afin d'obtenir leur soumission, hein? Vous voyez ce que je dire hein?! Et avec leurs gueules enfarinées me dire « ce sera comme ça et pas autrement» chez moi, sur mon royaume... non mais, ils sont pas bien les deux gugusses. Ils commencent à me les briser sévère.»

Chacun est libre de donner ou de voir une interprétation à son propos mais la plainte sera jugée sur le fait et rien d'autre que le fait et je ne pense pas que la reine en sorte blanchie. De toute manière elle s'en fout, elle a donné consigne à tous ses béni oui-oui de ne faire aucun commentaire pour que la rumeur s'étouffe d'elle-même dans un simple fait divers. Pas un de ses conseillers n'a osé lever le doigt pour lui dire:

«-Heu..Majesté..je ne partage pas totalement votre point de vue surtout votre comparaison avec un soldat de la Waffen»

Honte à eux. L'affaire du dragage du port de la Teste aura enlisé«la Baleine» dans la boue de ses mensonges et son ego surdimensionné ne l'empêchera pas de s'y enfoncer davantage laissant une image peu glorieuse à l'opinion publique. Quand aux excuses publiques... d'abord c'est trop tard et inutile puis n'y comptez pas, même le docteur Jojo Mengele aurait jeté l'éponge à vouloir lui extorquer la moindre repentance.

 

 

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