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LE CRI DE LA BERNACHE
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LE CRI DE LA BERNACHE
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21 septembre 2018

UNE GOUTTE DE TROP

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Comme une goutte d'eau qui se forme sur le bec d'un robinet au dessus d'un vase près à déborder, l'affaire Benalla représente à elle seule les effets secondaires de l'ivresse du pouvoir. Comment l'ascension d'un jeune homme de 25 ans intelligent et opportuniste peut mettre à mal les règles d'une démocratie aux usages dépassés en pointant les failles d'un pouvoir en place. Le spectacle proposé par cette affaire ne fait que renforcer mes convictions et puisse t'il ouvrir définitivement les yeux des plus sceptiques.

Il suffit de regarder autour de nous pour voir toutes les déclinaisons d'actes Benalliens dans les conseillers municipaux, les promoteurs immobiliers et les flagorneurs bien établis qui profitent allègrement des faiblesses de l'ivresse du pouvoir qui arrivent à rendre aveugles et sourds à la raison, les seigneurs en place.

Cette goutte d'eau qui se tend comme mon ventre après ripaille se remplit tout doucement pour gonfler comme ma colère et mes émotions, mes luttes existentielles et mes combats sur l'environnement qui remplissent l'antre de mon corps.

Je n'aime pas voir grossir cette goutte d'eau car je sais qu'en bas, le vase est plein à ras bord et que si jamais elle se détache elle pourra provoquer une onde dévastatrice ou simplement se fondre d'avantage retardant l'échéance fatale. Je sais aussi qui suffit de fermer fortement le robinet ou en changeant les joints en place, on pourrait vider le vase tranquillement. Mais la goutte grossit trop rapidement et après celle ci une autre viendra se reformer. Nous sommes dans l'urgence écologique et les dernières décisions politiques des élus du bassin d' Arcachon prouvent encore une fois qu'ils ne connaissent pas le numéro de téléphone du plombier. Alors ils appliquent la technique « Bricolo du dimanche » pour justifier leurs décisions.

1er exemple : On renforce le système des eaux usées en construisant deux gros réservoirs à 15 millions d'euros qui permettront la réparation des fuites sur le réseau.

https://www.sudouest.fr/2018/09/12/un-immense-chantier-a-15-millions-d-euros-5384037-2733.php

Il est bon de rappeler que le réseau date des années 70 et que l'empereur de l'époque Robert Cazalet vantait son modernisme dans une vidéo de l'INA ou il assurait la pérennité de son système si la population passerait de 40000 à 80000 habitants. Aujourd'hui nous sommes 150000 habitants et ils veulent doubler le chiffre pour les vingt prochaines années. En résumé, nous avons un petit tuyau d’arrosage qui évacue nos eaux usées mais qui explose au quatre coin du territoire à cause de l'urbanisation galopante alors comme le scotch commence à manquer on construit ces réservoirs qui permettront de le colmater pour que les normes sanitaires des eaux de baignades soient conformes aux exigences touristiques. Il est temps de penser différemment, de dire stop à cette fuite en avant qui ne propose de du court terme. En stoppant drastiquement l'urbanisation pour les 20 années à venir, en redéfinissant et investissant dans un réseau compatible et durable, en obligeant(ne rigolez pas) la Smurfitt de produire sa propre usine de recyclage pour ses rejets nous pourrions avancer aisément vers un avenir plus confiant pour l'environnement. Les solutions ne manquent pas, le courage de nos élus oui.

2ème exemple : Un projet de bassins de décantation en pleine forêt aux normes environnementales pour traiter les vases après draguage afin de curer les chenaux et les ports pour faciliter la navigation des professionnels, des plaisanciers et des transports maritimes touristiques.

https://www.sudouest.fr/2018/09/20/une-decantation-dans-le-respect-de-la-nature-5407565-2733.php

Ce projet était demandé depuis plusieurs décennies quand le plan d'eau du bassin d'Arcachon était encore sain, que les zostères naines(herbiers) prospéraient pleinement. Les dragages successifs engagés à l'époque étaient fait dans l'urgence, à l'économie avec une méthode dépourvu de bons sens qui a augmenté la turbidité (vase en suspension) dans l'eau accentuant la disparition des zostères par la réduction de la photosynthèse. Alors oui c'est une bonne chose sauf qu'elle arrive trop tard. Il faut d'abord que les zostères naines repoussent pour sédentariser les terres afin que la biodiversité revienne pour que les esteys et chenaux se reforment naturellement recréant un écosystème qu'il faudra entretenir le moment voulu. Le bassin d'Arcachon d'antan, quoi ?! Mais pour espérer une repousse, il n'y a pas 36 solutions. La nature n'a pas besoin de nous. On peut crever, elle reprendra toujours le dessus . Il suffit simplement et purement d'interdire les pesticides et les antifoulings (produits chimiques pour protéger les coques des bateaux). Comme vous voyez, ce n'est pas gagner mais pas impossible. Certaines communes ont interdits l'usage des pesticides pour le désherbage. Les lixiviats (jus toxiques) des anciennes décharges commencent à s'estomper et je répète que les bernaches ont été innocenté par les scientifiques. Donc en freinant l'urbanisation, en régulant la navigation en diminuant la puissance des moteurs et la vitesse sur les zones sensibles (les plaisanciers vont sûrement grincer des dents), en interdisant les pesticides ou limitant leur usage et en interdisant l'usage des antifoulings en attendant un produit bio de remplacement, on pourrait y voir un espoir. Qu'attendons nous ?

Que dire de la destruction de 28 platanes à Gujan Mestras pour la construction d'un pole d'échanges multimodal. Déjà ces trois mots me font froid dans le dos. Le but de ce pole est de soi disant faciliter l’accès à la gare et les aménagements vont engendrer une nouvelle manière de vivre. En gros on rase les arbres pour que les bus puissent charger les futures hordes de touristes fraîchement débarqués dans un lieu qui ressemblera étrangement à celui des gares urbaines avec le même mobilier, les même structures pour ne dépayser personne sauf que l’âme de ce quartier ne restera qu'un simple souvenir alors que la modernité peut très bien s'associer avec les histoires de vie de ses habitants. Sommes nous aussi stupides ?

Bien sûr et heureusement des résistances citoyennes et associatives se forment et grossissent pour contrer épisodiquement la folie destructrice de ces élus mais il ne faut pas oublier aussi tous ceux qui asservissent ces seigneurs. Ils sont aussi responsables et complices. Les ficelles juridiques et la désinformation populaire pour contrer les actions qui freinent leurs décisions accentuent la dégradation de l'environnement beaucoup plus vite que l'urgence de la situation. Ne plus se voiler la face et faire le grognon contestataire. Il faut les montrer du doigt, les combattre ouvertement. C'est en voyant une ancienne affiche de campagne de « reporters sans frontières » pour la journée mondiale de la presse que l'idée est venue car la symbolique est identique. Je me suis remis en question pour savoir si la publier. Je vais décevoir certaines personnes, me faire insulter par d'autres mais honnêtement je m'en fiche. Je vous demande simplement de réfléchir en regardant ce détournement d'image car à l'instant la goutte vient de se détacher du robinet alors … je ferme les yeux.

ba danger

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