LA LUMIERE DANS LE TUNNEL
L’actualité se passe au sud du bassin d’Arcachon ou le maire de La Teste Jean jacques Eroles se retrouve bien seul les pieds dans la boue et le bonhomme y est tombé de très haut. Comme disait Jean Racine « un vizir aux sultans fait quelque ombrage » . Sa voisine la sénatrice de Gujan Marie Hélène des esglaux sifflote dans les airs en tournant la tête et son voisin le député Yves Foulon d’Arcachon est au abonné absent. Pour résumé , un promoteur (Pichet) et un géant de la distribution (Leclerc) ont réussi à implanter un complexe commercial avec la bonne complaisance de la mairie en bafouant ouvertement quelques lois tout en sous estimant les plaintes des associations. Sauf que le conseil d’état a annulé l’autorisation commerciale.
http://www.sudouest.fr/2013/10/21/le-patron-du-leclerc-riposte-1205601-2733.php
Quoi que l’on en dise, l’entourloupe a explosé publiquement et quelque soit l’issue (sûrement de petits arrangements entre amis) c’est le contribuable qui remboursera la boulette. Désormais les passages en force deviennent de sérieux freins à l’appétit des oligarques. Le canard enchaîné du 25 septembre 2013 avait publié un article qui dénonçait les méthodes mafieuses de ces requins :
Les grandes surfaces fomentent un coup d’étal
Comme les champignons après l'averse, les centres commerciaux se multiplient,
profitant de la complaisance des élus qui délivrent à tout-va permis de construire et autorisations d'ouverture.
Le département du Gard a bien failli compter un village « typique » de plus. Avec tuiles romaines, arcades en pierre et ruelles pavées. Ce décor, en réalité une immense galerie marchande,tout en toc, devait être
installé à la sortie de l'autoroute A9, à proximité de la bourgade (authentique, elle) de Fournès,pour accueillir sur 90 000 m2 un
«village des marques », l'un de ces magasins dits «d'usine », à prix plus ou moins cassés, qui fleurissent un peu partout.
La commission départementale d'aménagement commercial(Cdac), composée surtout d'élus locaux, n'a rien trouvé à
y redire et a accordé son autorisation au promoteur en janvier 2013. Mais, cinq mois plus tard, le futur « village» était sèchement
retoqué par la Commission nationale d'aménagement commercial (Cnac).
Cette instance - où siègent des magistrats de la Cour des comptes et du Conseil d'Etat ainsi que des hauts fonctionnaires- a jugé que le projet piétinait les règles élémentaires de protection de l'environnement et de développement durable. « Eloigné de toute infrastructure de transport et de bassin de population important», le « village» allait entraîner d'importants bouchons routiers, provoquer « une imperméabilisation massive des sols» dans une zone agricole et siphonner la clientèle des centres-villes d'Avignon, Nîmes et Arles, déjà frappés par la crise. Les élus locaux n'avaient rien vu de tout cela ...
Commerce électoral
Les commissions départementales(qui examinent les projets supérieurs à 1 000 m2)se fichent de la loi comme de colin-tampon et valident n'importe quel dossier. Le ministère du Commerce le reconnaît sans ambages dans un document remis en août au Parlement, où il s'alarme du« non-respect par les Cdac des critères légaux ».L'an passé, près de 90 % des
dossiers présentés, soit 2,8 millions de mètres carrés,1ont ainsi été validés à l'échelon départemental. Le plus souvent au nom
de la défense de l'emploi. Mais les élus ne se soucient jamais de savoir si l'ouverture d'un hypermarché dans leur fief électoral
ne va pas entraîner une vague de fermetures de commerces et donc une flambée du chômage dans la circonscription
ou le village voisin ...Toutes les décisions s'accumulent sans qu'aucun bilan soit jamais réalisé. Par exemple,« on connaît les surfaces autorisées chaque année, mais pas celles qui sont réellement construites », comme l'avoue au « Canard» une collaboratrice de Sylvia Pinel, la ministre du Commerce. Pour éclairer la lanterne des décideurs, la loi avait bien
prévu la création d'observatoires départementaux d'aménagement commercial. Mais,faute de moyens, ceux-ci n'ont jamais vu le jour, et Sylvia Pinel trouve aujourd'hui plus finaud de proposer leur suppression.
Observatoires aveugles
Cette politique de l'autruche va comme un gant aux promoteurs et aux géants de la distribution,qui privilégient la fuite en avant malgré la saturation d'hypermarchés et de galeries marchandes qui menace l'Hexagone.« Aucune création de centre commercial en France n'apporte plus de nouvelle valeur ajoutée. Il y a cannibalisation et transfert de chiffre d'affaires en équipements se lamentait récemment Michel Pazoumian, délégué général de l'association des enseignes Procos «( Les Echos », 20/6). Mais il en faudrait plus pour couper le bel appétit de nos « cannibales » ...Ces nouveaux anthropophages déploient des trésors de persuasion pour éviter que leurs concurrents ou des associations de râleurs ne fassent appel devant la Commission nationale. Avec un certain succès: curieusement, certains recours sont retirés par les requérants avant d'être jugés
Estomac d'acier
Les bétonneurs peuvent également compter sur le Parlement. Des députés entendent ainsi profiter des projets de loi défendus par des ministres CécileDuflot (sur l'urbanisme) et Sylvia Pinel ( sur le commerce) pour faire la peau de la Cnac. Les socialistes François Brottes et Daniel Goldberg ou l'UMP Patrice Ollier souhaiteraient ainsi confier les autorisations d'ouverture de commerces aux
seules inter'communalités, qui fixeraient . elles-mêmes les règles d'implantation dans leurs documents d'urbanisme.
Ce projet fait ricaner un membre de la Commission nationale: « Comme d'habitude,quand un maire voudra faire plaisir à Auchan, à Carrefour ou à Mr Bricolage, il modifiera son règlement local spécialement à son intention. » Et ce mauvais coucheur d'ajouter:« Quand on voit des élus se contenter de la plantation de 50 arbres sur un parking en
guise d'insertion paysagère d'un hypermarché, le pire est à craindre ... » Mais avec un joli ruban de chlorophylle autour ...
Hervé Lihran
Même si montrer du doigt les ficelles, les magouilles ouvre davantage les esprits, le déclin du bassin d’Arcachon ne réagit pas à la politique et à l’indifférence. Il s’accentue, évolue avec les erreurs de l’homme en n’obéissant qu’à sa propre loi. Ce n’est pas faute d’avoir tirer les sonnettes d’alarmes mais si le pire arrive, les responsables auront toujours la conscience tranquille en disant : « Ce n’est pas moi c’est lui » comme dans la cour d’une école maternelle…
Je lui avais déjà décerné la palme du plus gros fumier et ce monsieur, Eric Zemmour pourtant très intelligent très cultivé vient de balancer son analyse sur le drame de Lumpedusa en traitant les migrants « d’envahisseurs » et qu’il aimerait que l’on pense à ceux qui subissent un changement de population majeur, même si comme tout le monde il avait été sensible aux images du drame car lui aussi a un petit cœur qui bat. Entendre de tels propos m’insupporte. Comment peut on traiter ainsi des gens qui ont fui leur terre car ils étaient soit persécutés ou qu’ils n’arrivaient plus simplement à vivre, qu’ils avaient des rêves pour donner de l’espoir à leurs enfants, qui ont vécu l’enfer de la traversée du Sahara pour arriver jusqu’à l’embarquement avant d’ être rackettés par le passeur pour mourir ou survivre dans les vagues méditerranéennes en ayant toujours en tête, cet espoir d’un monde meilleur. Je refuse d’adhérer à ses propos. Pourquoi vouloir créer des peurs, si ce n’est faire de la publicité aux nationalistes. Je n’aime pas ce monsieur. C’est à cause de gens comme lui que je viens de perdre un bon ami.
Nous nous retrouvions au restaurant tous les mois environ, à refaire le monde autour d’une bonne table. Depuis les bancs de l’école de Jules ferry, nous avions fait les quatre cent coups jusqu’à que la vie nous sépare et depuis une dizaine d’années nous entretenions régulièrement cette amitié. Après avoir délicieusement avalé une côte de bœuf de Bazas accompagné de breuvages adéquat, rigolé sur la dernière bêtise des gamins, maté abondamment les fesses de la serveuse, philosophé sur les tracas de quinquas, il me regarda droit dans les yeux pour me dire :
« - Je me suis inscrit au front national »
La terre venait de se dérober sous mes pieds. Je manquais d’air. Je ne savais pas quoi dire. J’étais perdu. Je l’ai regardé dans les yeux, j’ai souri et fini ma crème brûlée. A cet instant précis, nous venions de nous perdre mutuellement laissant notre amitié disparaître dans une nuit sans lune. Plus un mot en bouche jusqu’à la dernière poignée de main sur le pas de la porte.
« - A bientôt peut être » me disait il.
Je n’avais pas répondu repartant rejoindre les miens, le cœur triste.