LA PROFONDEUR DU PARADOXE
photo Bernard Jeanneau
Dans ces grosses journées de chaleur du mois de septembre qui sévissent sur l'hexagone, après les terribles inondations, les passages de typhons, d'ouragans destructeurs tout autour de la planète il y a toujours le gros con climato-sceptique qui s'épanche dans les médias pour nier toujours le dérèglement climatique. Les goinfres font croire qu'ils sont sensibles mais qu'il faut être réaliste en fermant les yeux pour continuer à alimenter les poches des actionnaires de leur multinationale et la palme d'or du plus gros fumier du moment revient au PDG de Total Patrick Pouyanné qui a ridiculisé Jean Jouzel, éminent climatologue et ancien président du GIEC, devant un parterre de patrons du MEDEF quelque peu mal à l'aise, ne sachant pas trop comment répondre pour ne pas faire mauvaise figure devant l'évidence de vouloir banaliser le déni. Honte à vous.
«Le capitalisme est incompatible avec la lutte contre le réchauffement climatique.» dixit Jean Jouzel.
Il faut bien reconnaître que tous ces goinfres ont bien profité du ruissellement vertical que notre «Mignon Manu premier» alias Emmanuel Macron président de la république a su mettre en place creusant davantage le fossé entre les riches et les pauvres pour que les doléances des précaires ne remontent plus aux oreilles des dirigeants et des lobbys afin qu'ils puissent continuer à faire rentrer du cash dans leur business sans avoir d'états d'âme.
Hélas la misère est de plus en plus visible et les fins de mois de plus en plus difficile même pour les classes moyennes, alors quand les restos du cœur tirent la sonnette d'alarme il est difficile de faire semblant de ne pas l'entendre. Il manque 35 millions d'euros pour combler l'année 2023 et nourrir les 200 000 nouveaux inscrits. Alors la «charity business» va entrer en action pour montrer que les goinfres peuvent aussi se montrer solidaires envers ceux qu'ils ont mis au fond du gouffre.
Le pire c'est qu'il faudrait même leurs dire merci pour cette générosité. Alors oui merci monsieur Bernard Arnault pour votre don de 10 millions et à tous les autres donateurs du CAC 40. Les restos vont peut être boucler leur budget pour cette année mais 2024 va très vite arrivé. Le hic car à mes yeux il y a un hic, c'est que vous auriez pu éviter de médiatiser la remise du chèque par vos deux fils donnant l'image du bon philanthrope. Il suffisait simplement de faire un virement bancaire anonyme et basta cela suffisait. Vous auriez pu même combler la dette à vous seul car les 35 millions vous seront gagnés en six heures environ... mais ne faisons pas la fine bouche vous mettrez exactement 97 minutes pour récupérer vos généreux 10 millions. 200 patates pour les curés de Notre dame de Paris contre 10 pour ceux qui ont faim. Pour avoir plus peut être qu'il aurait fallu dire que les bénéficiaires sont tous catholiques et qu'ils vont à la messe le dimanche. A votre bon cœur monsieur Bernard Arnault et merci encore... mais la solidarité ne s'achète pas.
https://dons.restosducoeur.org/particulier/~mon-don?_cv=1
Une autre profondeur du paradoxe mis en évidence mais dans le sens contraire, celle de la restauration de la cabane tchanquée sur le bassin d'Arcachon. Effectivement cet emblème du patrimoine unique en France permettant de donner une identité à ce territoire tombe littéralement en ruine. Pourtant en Arcachonie les seigneurs et barons de l'oligarchie arcachonnaise ne vont pas aux restos du cœur tant l'argent du contribuable est dépensé à tire larigot dans du grand n'importe quoi pour revenir indirectement dans les poches des amis de la Factory. Ici il y a longtemps que l'on ne compte plus l'argent gaspillé, on préfère glorifier la gestion en bon père de famille de la Factory pour les yeux de l'opinion publique. Les gourmandasses pullulent et les contribuables les engraissent. Si Elise Lucet et «Cash investigation» envisage de rendre visite aux seigneurs en place, la presque totalité des édiles se feraient porter disparus, injoignables dans une destination inconnue. On aurait pu penser qu'à priori il n'y aurait aucune difficulté pour sauver la cabane d'autant plus que le coût de la restauration ne dépassera pas le million d'euros. Même pas une patate, des cacahuètes pour les seigneurs comme le pourliche que l'on jette au serveur en sortant de table mais que nenni, les oursins ont poussé dans leurs poches au moment ou l'urgence devenait inéluctable. «Pluto» alias Patrick Davet le maire de La Teste de Buch qui a la charge de la cabane sur son territoire a tellement macroné avec le quoi qu'il en coûte pour restaurer les dégâts de l'incendie de l'été dernier avec un parking et aménagements en or massif pour la dune du Pilat et un budget presque illimité pour les propriétaires des campings qu'il est obligé de demandé l’aumône aux membres de la Factory et à quiconque touché par le péril de la cabane. «Son altesse sérénissime Crème Antirides» alias Yves Foulon le maire d'Arcachon a donné 40000 euros de la poche de ses administrés dans l'espoir que son geste entraînerait une générosité des autres maires du bassin d'Arcachon. La réticence des élus du Nord Bassin à faire un geste est assez compréhensible car se faire passer pour des bouseux à longueur d'année n'insiste guère à donner pour nourrir les cochons. Il a fallu faire appel à Stéphane Bern pour que le projet soit retenu pour le loto du patrimoine afin d'espérer boucler le budget de la rénovation. C'est quand même assez pitoyable de voir la Factory du Bassin d'Arcachon faire la manche pour 945 000 euros(source le Figaro) dans un océan de millions d'euros gaspillés. C'est la profondeur du paradoxe.
Je ne pouvais pas finir ce billet sans adresser mes pensées émues à mon ami Hamid et à son peuple que j'aime tant après le terrible tremblement de terre au Maroc.