LE PAROXYSME DE L'HYPOCRISIE
Le quotidien Sud ouest a ouvert un débat sur « Quel tourisme sur le bassin d'Arcachon ?» retransmis en direct sur son site internet et TV7.
Si la question a le mérite d'être posé car le sujet est intéressant, il est nécessaire de mettre des avis divergents dans les échanges pour que le débat soit le plus perceptible. Hélas l'illusion d'y croire fut de courte durée. Avec ses deux amis journalistes en chauffeur de salle, le seigneur de l'Arcachonie «Crème antirides» alias Yves Foulon maire d'Arcachon et président du SIBA avait décidé de faire son one man show entouré de sympathisants venus prêcher pour leur paroisse. Autant vous dire que sans aucunes contradictions, la vaseline allait vite se répandre. Dans la belle salle du tir au vol à Arcachon, on pouvait presque sentir l'odeur des petits fours et entendre le bruit des bouchons qui allaient clore ce petit brainstorming entre amis. Tout d'abord le seigneur a voulu se dédouaner vis à vis de son illustre prédécesseur «Don Saluste» alias Michel Sammarcelli ancien maire de lège Cap ferret et ancien président du SIBA. Si pendant des années il lui a léché les pieds aujourd'hui il le rend directement responsable de cette situation. C'est pas moi c'est lui mais avec moi cela va changé. Fini les fiestas à Paris et les affiches dans le métro, place à la sobriété pour un tourisme de qualité 12 mois sur 12.Pendant plus de deux heures ce fut des argumentaires de marketing pour essayer de trouver une solution pour enrayer le constat unanime du tourisme de masse dégueulasse qu'ils se sont efforcés de mettre en place depuis des décennies afin de continuer à recevoir un ruissellement lucratif tout au moins équivalent. Utilisant le préfixe éco et l'adjectif durable à toutes les sauces, ils ont presque réussi à nous faire croire que le vert ne repose pas sur le béton. Le monsieur du pro tourisme nous a même traité d'enfants gâtés, que nous étions ringards dans les investissements hôteliers de haut de gamme et qu'il fallait foncer dans ce domaine pour s'en mettre encore plus dans les fouilles. Une dame a même fait un joli lapsus révélateur en disant que l'écotourisme était bon pour le business avant de se reprendre en rectifiant par que c'était bon pour l'économie locale. La bonne soupe servie à ce débat fut soporifique mais surtout de mauvais goût à mes papilles car les épices manquaient dans ce breuvage fadasse. Apparemment la préservation de l'environnement,les problèmes écologiques du plan d'eau, urbanisme excessif et l'artificialisation des sols se devaient de ne pas entrer dans la recette par peur de gâcher l'appétit de ces ambitieux. L'esprit bassin s'est évaporée comme la dernière volutes d'une cigarette qui flotte dans les airs, qui danse dans la lumière et qui avant de disparaître, attire le regard du condamné à mort. Alea jacta est.
Cette gentrification tant voulue par les barons locaux est désormais bien installée pour imposer ses propres lois et ambitions. Une nouvelle ère remplace l'âme des anciens et elle devra construire sa propre histoire. Autant vous dire de ne pas compter sur moi pour l'écrire car comme pour la montagne qui fait le berger, c'est le bassin qui a fait ce que je suis et je n'aurais cesse de crier ma colère à ceux qui mettent leur égoïsme en exergue pour jeter des paillettes sur le déclin de Dame Nature. Une chose est sure, le dérèglement climatique va vite nous montrer les limites de ce que nous sommes et Dame Nature prendra plaisir à mettre des affres dans la bouche des cupides. Alors, pour répondre à «Quel tourisme pour le bassin d'Arcachon?» Se poser cette question montre l’entière responsabilité des élus locaux. Pas trente six mille solutions. Il faut briser l'oligarchie en place et en finir avec cette politique à papa qui a donné ce constat d'échec unanime. Il va falloir se lever de bonne heure pour les faire partir car les fauteuils sont bons et désormais, je crains que la messe soit dite. il va falloir que les néo arrivants construisent une nouvelle identité culturelle privilégiant la préservation de l’environnement et la sauvegarde du plan d'eau en premier. Cette prise de conscience devra très rapidement les alerter, au risque de devenir plus catastrophique que la cote d'Azur car ce territoire unique déjà à l'agonie n'a pas la même capacité à se régénérer que la mer Méditerranée ou l'océan Atlantique. Leur petit coin de paradis va vite devenir un petit enfer.
« Comment éviter le surtourisme ? » Depuis toujours la saison estivale de l'été a pratiqué le surtourisme. Les locaux savaient s'adapter et cohabiter avec. Avec la crise sanitaire empêchant les vols low cost d'emmener les gens à l'autre bout de la planète, les stations balnéaires ont explosé pour y trouver refuge. Il faut aussi accepter ce constat et le digérer. Quand les vols reprendront normalement, beaucoup choisiront la semaine tout compris au soleil garanti au prix d'une journée sur le bassin d'Arcachon, n’empêchant pas le problème de l'environnement de continuer à se dégrader.
« Comment développer un tourisme à l'année qui profite à tous ? »
Déjà, oublier la fin de la phrase. Excepté l'aspect financier pour les acteurs et les mairies, les divergences philosophiques sociétales ne donnent pas aux administrés la même définition du mot profit. Les saisons et les variations du changement climatique sont une véritable épine. Pour autant, développer ou essayer de développer un tourisme à l'année est tout à fait possible si et seulement si un changement radical s'opère en virant les barons locaux et leurs rejetons et faire disparaître leurs chimères. Sinon, préparez vos mouchoirs.
« A t'on tous les atouts pour un tourisme d'affaires ? »
Le tourisme d'affaires peut être compatible avec notre territoire car les atouts sont bien présents mais la dégradation de ces derniers, les aléas climatiques et les restrictions budgétaires des sociétés obligent d'offrir des prestations acceptables. Faire le tour de l'île aux oiseaux en plein hiver avec les bulles de champagne dans le ventre puis rentrer à son hôtel pour observer la grisaille à la fenêtre de sa chambre ne sont pas trop vendeur. A moins d'égayer les soirées avec des escorts girls ukrainiennes et des gogos danseurs aux corps sculpturaux.
« L'avenir est il au tourisme durable plus respectueux de ce territoire ? »
C'est une question qui donne la réponse, si et seulement si on applique la vraie définition du mot durable et non pas celle des barons locaux qui veulent nous imposer d’intégrer leurs actions de greenwashing au mot durable. Bien évidemment c'est la seule et unique solution pour privilégier un tourisme de qualité mais surtout pour préserver un cadre de vie acceptable à transmettre aux générations suivantes. Tout autour de la planète, beaucoup de sites remarquables ont fait machine arrière en cassant net le tourisme de masse pour privilégier la préservation de l'environnement. Ces actions pour y arriver ne furent pas simples et ces changements ont lourdement perturbé les autochtones mais après quelques années et une réorganisation plus raisonnée, le tourisme se révèle beaucoup plus rentable pour les acteurs et les habitants.
Mais pour clore ce débat, il fallait une cerise sur le gâteau. Alors le maître des lieux galvanisé par son aura a lâché une conclusion qui venait de prendre forme dans son esprit. Une idée lumineuse qui n'existe nulle part ailleurs. Demander aux touristes que l'on a soigneusement accueilli, régalé et tondu une petite contribution qui pourrait permettre de mettre en valeur le bassin d'Arcachon. Reste à définir quelle contribution. Par exemple, pour aider son ami « La Pantoufle » alias François Déluga maire du Teich et surtout président du parc naturel marin qui cherche des bénévoles pour aller replanter des zostères dans les zones ou elles ont crevé sans chercher à comprendre pourquoi elles avaient crevé à cet endroit. Les pieds dans la vase pour des souvenirs inoubliables et un acte citoyen. Idée tout aussi fumeuse. Sacré Foufou, il a déjà le beurre et l'argent du beurre maintenant il voudrait le cul de la crémière.
Le paroxysme de l'hypocrisie.