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LE CRI DE LA BERNACHE
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LE CRI DE LA BERNACHE
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25 novembre 2017

L'HUITRE, L'AME PERDUE?!

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À la campagne je n'aime pas entendre le son du glas venir me lécher les oreilles. Souvenir d'enfance d'un jour ou l'on m'apprenait que le vieux Pierrot était parti pour un long voyage, que je ne le verrai plus jamais alors que je savait très bien qu'il était simplement mort. Celui qui m'avait appris à attraper les truites à la main, à observer les oiseaux et qui m'avait céder son bâton pour ramener les vaches à l'étable. Je me suis enfui en courant à travers champs jusqu'à perdre haleine avec la lourdeur de la tristesse accrochée à mes pieds. Dans la chaleur estivale de cet après midi ou rien ne bougeait même les soleils des tournesols semblaient compatir à ma peine en déclinant leur tête vers le sol. C'était la première fois qu'une telle émotion me déstabilisait complètement et chaque battement de mon cœur faisait jaillir un torrent de larmes. C'était donc cela la mort?! Quand le son grave et lent de la cloche de l'église est venu transpercer le silence, je levais la tête au ciel pour espérer voir Pierrot une dernière fois mais rien ne se passa. Alors je rentrais lentement à la ferme en revisitant toutes les joies que j'avais eu avec lui et en gardant son sourire en tête.

Aujourd'hui quand je me promène sur les bords du bassin d'Arcachon, que je m'assois sur un banc sous un tamaris, que je laisse mon âme divaguer, j'aime laisser les sons me donner une image. Le cliquetis des haubans sur les mats, le cri des bernaches, le bruit lointain du moteur d'une barge qui rentre au port sur une mer pétole pour attendre l'onde de la vague arriver jusqu'à la plage, les claquements d'ailes d'un vol de cormoran. Je dois dire que je suis extrêmement bien, paisible, en harmonie. Pourtant quand je focalise chaque détail j'ai la mauvaise impression de l'entendre dans la bise d'un Noroît levant, répétitif comme une plainte dans l'écho. Ce maudit son du glas. Heureusement cette fois ci ce n'est que l'église Saint Eloi qui signale le départ d'une âme perdue.

Non ne croyez pas que je sombre en pleine dépression, qu'un petit coup blues occupe mon esprit. Non je pète les flammes, mes gosses sont odieux, mes bilans sanguins sont bons, ma femme a arrêté de fumer et je viens de lire un article dans le journal Sud-Ouest qui me pousse à le commenter. D'abord le titre : « Tradition et sélection : les perles du bassin » Ouh la !! un papier sur les huîtres du bassin d'Arcachon puis le sous titre : « Arcachon-CapFerret deux gammes d'exception seront lancées en 2018 » Mazette ! Thierry Lafon le président des ostréiculteurs Arcachon Aquitaine s'est transformé en Garcimore pour essayer de sauver ce qui peut l'être. Sur la photo il est tout sourire avec des pontes du comité de la conchyliculture de la région avec un plateau d’huîtres lors du dernier festival gastronomie So Good à Bordeaux. Je remarque que la journaliste qui a écrit le papier se nomme Stella Dubourg. J'ai tout de suite pensé à un homonyme avec notre « Bernie » alias Bernadette Dubourg journaliste basée à Arcachon et même peut être à une consanguinité car cette article est aussi digne qu'un rapport d'un député européen fait avec un papier-coller des lobbys. Cette dame n'aura pas besoin d'acheter ses bourriches pour noël, elles sont déjà charger dans le coffre de sa voiture. Honnêtement, je pense que le travail d'un journaliste ne se limite par qu'à servir la soupe. Il faudrait quand même approfondir le sujet, ne pas se contenter de faire que de la communication. Cet article n'est qu'un enfumage propagandiste.

Aurélie Lecanu la directrice du comité dit :

« Nous avons mené un gros travail avec les ostréiculteurs afin de redonner du sens à notre marque.

-(C'est la moindre des choses, c'est votre travail... En effet les huîtres d'Arcachon avaient une certaine embellie quand tout allait pour le mieux. Puis avec le déclin écologique et les maladies il a fallut associer le nom avec cap ferret pour redorer le blason. Hélas malgré les années Labanesques la mayonnaise ne prend toujours pas. Il faut dire que la solidarité entre professionnels du coin est loin d'être développée pour devenir unanime. Marennes oléron avait vite compris que privilégier le site avec un IGP et la qualité avec deux label rouge assureraient une pérennité. Même si leurs méthodes sont contestables tout autant que certaines des nôtres, nous avons plus de 30 ans de retard sur le marketing.)

Aujourd’hui nous comptons 300 ostréiculteurs sur le bassin d'Arcachon et ils sont tous différents. Chacun travaille à sa manière, suit son propre itinéraire technique et s'adapte en fonction des conditions environnementales.

-(C'est vrai, sauf qu'il faut désormais les différencier. L'ostréiculteur est celui qui travaille un produit, né et élevé sur le territoire et ils ne sont que 10%, les autres ne sont que des négociants vendeurs d’huîtres.)

Mais ils ont tous en commun d’œuvrer sur le bassin et d'aimer leur métier.

-(Viscéralement ou financièrement?!)

Nous avons donc voulu apporter un peu plus de cohésion dans tout cela en mettant en avant les saveurs typiques du bassin, le goût d'ici. »

-(Décidément après « les vacances c'est ici » maintenant « le goût d'ici » A se demander si Zaza alias Isabelle Galinier notre prêtresse de la Com au SIBA (syndicat intercommunal du bassin d'Arcachon) n'aurait pas mis son nez la dessous ?! En ce qui concerne les saveurs typiques elles ont disparu aussi vite que les zostères naines des herbiers.)

Une démarche qui répond aussi à une attente des consommateurs de plus en plus exigeants, avertis et soucieux de savoir d’où vient le produit qu'ils ont dans leur assiette.

-(C'est vrai et faux. L'attente des consommateurs a été provoqué par le business, à vouloir vendre une huître non laiteuse, bien charnue sans se soucier du cycle naturel. Mais pour arriver à ce résultat il a fallu faire un enfumage massif sur la visibilité en jouant les apprentis sorciers avec la triploïdes( huîtres génétiquement modifiées) et en mélangeant toutes sortes venues de l'extérieur pour satisfaire la demande lors des crises sanitaires et les sortir de la claire devant le consommateur est rassurant sur la provenance.)

Fort de ce constat, les ostréiculteurs ont décidé d'impulser une nouvelle dynamique autour de leur marque ombrelle Arcachon-Cap Ferret.Fédératrice , cette marque qui s'est construite sur des valeurs partagées, l'attachement au territoire, l'appartenance au bassin d'Arcachon et la transmission du savoir faire, reflète la pluralité des entreprises et des pratiques.

-( pur langage de Communication)

Thierry Lafon président des ostréiculteurs dit :

Pour autant, aujourd'hui, les ostréiculteurs ont souhaité aller plus loin en lançant deux gammes prestige. Cela fait 25 ou 30 ans que l'on tourne autour du pot. Nous avons voulu faire de nos différences et notre diversité, une force et un avantage.

-(Ce n'est pas moi qui le dit...mais au moins, il fait son mea culpa)

Notre objectif est de booster le marché mais plus encore, de lui donner de la lisibilité. Il faut aujourd'hui sortir du flux et s'identifier. De la même manière que pour les vins de Bordeaux, nous avons une marque générique qui nous réunit et nous avons une gamme de produits spécifiques qui permet à chacun de s'y retrouver.

-(langage de com, parler pour ne rien dire)

La première, la gamme Sélection, identifie des huîtres de haute qualité, fines et spéciales, affinées à faible densité durant six semaines sur des parcs du bassin d'Arcachon. Ce produit nécessite une exigence spécifique afin de retrouver toutes les notes locales et un terroir qui a du caractère.

-( Mama mia, dit comme ça, cela donne envie. Voilà la future rolls du bassin d'Arcachon. Effectivement il est possible d'arriver à un résultat assez proche, sauf que j'ai un doute pour les notes locales et le caractère du terroir. Mais surtout ce qu'il faut dire au consommateur, c'est que ce produit fera le bonheur des négociants vendeurs mais pas des ostréiculteurs traditionnels(1 ans à 1 an et demi de travail en moins). L'exigence spécifique suffit de prendre n'importe quelles huîtres et de les mélanger ou simplement que de la triploïdes puis de les emmener s'engraisser vers les bassins médocains ou landais et de les ramener pour les affiner quelques semaines localement afin de les estampiller officiellement.)

De son côté, la gamme Tradition met en avant une huître de qualité, née et élevée sur le bassin d'Arcachon. Elle valorise le savoir faire local, le cycle traditionnel et le travail lié à la nativité et à l'élevage sur le territoire.

-(Le monsieur a au moins le mérite de montrer qu'il n'a pas oublié d’où il vient mais en classant cette huître que de qualité, on sent moins d'enthousiasme que pour l’huître Sélection. Ça le mérite d'être clair)

Tout comme un label officiel de qualité, ces deux nouvelles gammes reposent sur un cahier des charges approuvé et contrôlé. Nous proposerons des produits certifiés qui ont du sens pour les consommateurs. Des huîtres haut de gamme qui seront lancées sur le marché au printemps 2018 et qui compte tenu de leur qualité seront vendues 20à25% plus cher.

-(Bon nous y voilà. Tout ce charabia pour nous annoncer une bien belle augmentation des prix, avec un « Tout comme » label de qualité. Emballé c'est pesé maintenant il y a plus qu'à...)

http://www.sudouest.fr/2017/11/19/tradition-et-selection-les-perles-du-bassin-3960573-2733.php

 

Bien sûr l’huître est un emblème du bassin d'Arcachon et les gens qui l'ont travaillé ont contribué à façonner cette douceur de vivre si particulière de ce territoire. Mais ils n'ont pas vu venir le changement de mentalité et n'ont pas eu la force de vouloir s'unir pour faire face aux problèmes(pollution, politiques)

Au lieu de cela la plupart ont choisi de s'adapter au monde moderne en délaissant le savoir faire et la tradition pour en faire un business. Certains ne vont même plus sur les parcs. Ils ont deux ou trois dégustations qui prospèrent, ils peuvent partir au soleil l'hiver mais se disent encore ostréiculteur.Le consommateur touriste se fout de la provenance. Il veut simplement passer un bon moment dans un joli cadre en dégustant des fruits de mer.

Malgré cela il reste encore quelques irréductibles, trop peu, qui continuent à produire une huître parfois laiteuse, parfois maigre mais naturelle. Pour qu'ils puissent continuer à perpétrer leur savoir faire, à faire face à l'ère du temps et à nos comportements, il faut absolument donner une visibilité plus forte sur le produit et ne pas les opposer. Que celui qui vend de la triploïde, le dit, qu'il l’emmène engraisser ailleurs, le dit. Que celui qui achète de la prête à vendre sans savoir l'origine, le dit, qu'il les emmène engraisser ailleurs, le dit car avec l'ostréiculteur traditionnel tout est déjà dit. Aujourd'hui je crains que l’huître soit une âme perdue. Alors,prochainement quand vous dégusterez vos huîtres, levez les yeux au ciel et peut être entendrez vous sonner le glas.

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