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LE CRI DE LA BERNACHE
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1 août 2017

UN DÉCRET ET DES CRIS

arguin

 

Jacques Storelli président de l'ADPPM (association de défense et de protection de Pyla sur mer) et président du CEBA (coordination environnement du bassin d'Arcachon) vient de découvrir que la majorité de son association est corrompue par leur propre égoïsme en soutenant les associations de plaisanciers et du monde du nautisme pour l'abrogation du décret du banc d'Arguin. Un monde doit s'effondrer sous ses pieds. Les messages de bon sens qu'il diffuse depuis de nombreuses années et tous les combats auxquels il a participé s'enfuient  comme une volée de moineaux. J'en suis profondément triste et lui apporte mon soutien.

http://www.sudouest.fr/2017/07/29/les-plaisanciers-mobilises-le-5-aout-sur-tout-le-bassin-3656168-2733.php


L'être humain est capable de s'adapter à de nombreuses situations, à être solidaire face à l'adversité, à avancer ensemble vers un but commun mais il est incapable de maîtriser le temps. L'action de vouloir préserver une liberté ne peut être légitime que si elle perdure dans l'origine de sa définition pour pouvoir la transmettre. L'amalgame entre préserver une liberté et sauvegarder une liberté que l'on s'est appropriée représente le problème de ce fameux décret du banc d'Arguin. Le côté philosophique que certains veulent défendre se mélange conjointement au côté lucratif que certains ne veulent pas dire en omettant de porter un jugement de bon sens sur une situation que seul le temps qui passe sera  juge. Simplement il faut bien se rendre compte que le temps a un train d'avance sur notre réflexion et avec le réchauffement climatique, la dégradation écologique du bassin d'Arcachon la durée entre les deux trains doit obligatoirement se réduire  pour sauvegarder ces libertés et la biodiversité. Autre point à prendre en considération est le silence assourdissant des élus locaux et barons, premiers responsables de cet amalgame. En effet, en voulant développer l'image et l'esprit du bassin d'Arcachon pour attirer le tourisme de masse avec les millions d'euros d'investissement des contribuables sans faire un état des lieux pourrait être qualifié de scandale. C'est vendre un somptueux palais sur un terrain radioactif. Si les plaisanciers et le monde du nautisme peuvent naviguer sur une mer polluée, les  poissons et la faune ne peuvent pas. Sanctuariser ne veut pas dire « terrorisme écologiste » ou alors les néo zélandais seraient les pires djihadistes de la planète car ils ont sanctuariser un territoire plus vaste que la France autour des îles Kermadec dans le pacifique tout comme le Chili avec l'île de Pâques donnant seulement des autorisations aux pêcheurs indigènes. (Les pêcheurs professionnels du bassin d'Arcachon sont aussi des indigènes). Quand on lit les discours des décideurs, leur motivation et leur leitmotiv sont l'anticipation par rapport au temps qui passe. Pourtant ces lointaines contrées ne subissent pas trop le tourisme de masse( mais il est totalement maîtrisé sur les deux grandes îles). Par contre, comme je l'ai déjà maintes et maintes fois répété dans mes précédents billets, beaucoup d'endroits dans le monde vivant du développement touristique font machine arrière en quantifiant les touristes, en préservant, en interdisant pour sauvegarder l'esprit de leur territoire et le résultat est sans appel. L'économie locale est de nouveau florissante, la biodiversité se reconstruit pleinement et le tourisme raisonné rapporte le double de devises.

 

Il y peu, j'ai eu le malheur d'accepter d'accompagner un bon ami dans une soirée bon chic bon genre ou je ne connaissais pas grand monde. Le sujet du décret est bien sûr arrivé dans la discussion au pire moment, après un apéro corsé et quelques bouteilles de blanc sur les huîtres. Manifestement la large majorité des personnes s'enflammait sur les nouvelles interdictions que tout écologiste aurait été crucifié sur place. Bien évidemment je restais sagement dans mon coin à bouffer mon chapeau et même si je ne suis pas un pur écologiste je n'avais aucune envie de mettre mon grain de sel. Seule une dame d'un certain âge osa s'aventurer à donner quelques contradictions mais fut vite renvoyée dans les cordes par le maître des lieux qui commençait à partir en live. Hélas une vielle connaissance ne me portant pas dans son cœur, sachant très bien ma position balança haut et fort mon pedigree à l'assistance comme le chrétien dans la fosse aux lions. Il n'y avait aucune branche autour de moi pour me récupérer au milieu de tous ces regards qui attendaient ma mise à mort. Ma seule pirouette fut de dire que effectivement j'étais pour une sanctuarisation raisonnée du banc d'Arguin mais que le lieu et le moment pour développer mes arguments n'étaient pas en adéquation pour ouvrir un débat et en me retournant pour me sortir de la lumière, j'entendis :

«-Encore un putain d'ayatollah écolo qui veut tout nous interdire. »

Avec trente ans de moins je lui aurai envoyé mon poing dans sa tronche. Je l'ai regardé droit dans les yeux en lui répondant :

«-Vous me traitez d'ayatollah ?! Alors laissez moi vous traiter à mon tour de pauvre con »

Il va de soi que j'étais devenu persona non grata et que j'avais un peu plombé l'ambiance. Non mais, me traiter d'ayatollah, il ne va pas bien lui.. De toute manière, j'étais heureux de rentrer chez moi car faire semblant ou paraître être quelqu'un n'est pas ma tasse de thé. De plus ses mojitos étaient dégueulasses et ses entre deux mers devaient cogner à peine les 3 euros. Alors j'ai souri à la dame d'un certain age et je suis parti. Non mais...Ayatollah.. il est fou lui.

 

Sans titre 2

 

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