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LE CRI DE LA BERNACHE
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26 août 2023

VACANCES J'OUBLIE TOUT

gaston-lagaffe-017

J'ai l'habitude de suivre les informations sur mon téléphone avec Google actualités et ses algorithmes qui me balancent des infos sensées m'intéresser au milieu d'un flot d'articles plus consensuels. Depuis le début de l'été, il n'y a pas un seul jour où un article de la presse régionale et nationale, quotidien et hebdomadaire, qui aborde le problème du surtourisme. Comment en sommes nous arrivés là, comment faire pour l'éviter, comment réduire les nuisances et les incivilités, comment remédier aux problèmes de logements et autres pour les locaux ? Quelle belle hypocrisie ! Tous ces élus barons et seigneurs de la Factory Bassin d'Arcachon qui pendant des décennies se vantaient publiquement des avantages du tourisme pour un soi disant développement durable ont désormais la queue entre les jambes en essayant de pas perdre la face en vue des prochaines élections. Régulièrement des billets sur les incivilités et les dégâts du surtourisme sur le banc d'Arguin, ce petit paradis en face de la dune du Pilat, font surface dans les encarts d'informations avec des illustrations photographiques sur les infractions, dignes d'un film avec Louis de Funès. Dans l'un de ces billets un jeune journaliste a suivi la gendarmerie nautique pendant une journée. A peine arrivé sur place, que quatre scooters des mers filent à toutes berzingue à moins des 300 mètres autorisés.

«-25 nœuds mon commandant.

-Dédé... sort le jet ski et va les intercepter

-Oh non mon commandant pas encore moi. J'ai les reins fracassés à force de vouloir les rattraper et en plus, après quand ils repartent , ils se foutent de ma gueule.

-Sois persuasif Dédé, bombe le torse. Montre que la gendarmerie veille.

-Mais vous ne verbalisez jamais les contrevenants? Demande le journaliste.

-Nous ne sommes pas là pour matraquer le touriste. Nous faisons de la prévention pour donner une bonne image du bassin d'Arcachon. Regardez... les jeunes repartent tout sourire en nous saluant. Répond le commandant.

-C'est vrai... mais aussi vite que quand ils sont arrivés.

-Ce n'est pas vrai monsieur, ils filent à 20 nœuds désormais. Preuve que notre Dédé a su être convaincant.»

Dans la journée le reporter avait noté presque 40 infractions pour excès de vitesse. Mais la photo qu'il avait choisi pour illustrer son billet valait son pesant d'or. On y voyait un couple de retraités assis sur des chaises pliantes sous un parasol en train de déjeuner sur la glacière en guise de table, devant leur bateau échoué presque sur leurs pieds.

Le commandant, Dédé et le journaliste vont à leur encontre:

«-Madame monsieur bonjour, gendarmerie nationale.

-Putain il est chouette votre bateau. Je suis heureux de voir que mes impôts servent à quelque chose.

-Tout d'abord, je dois vous signaler que vous commettez plusieurs infractions par rapport au décret établi par le parc naturel marin.

-Ce sont des bons à rien qui n'y connaissent rien et qu'ils veulent faire plaisir à ces enfoirés d'écolos.

-C'est votre point de vue mais la pose d'un parasol est une infraction passible d'amende.

-Mais vous êtes fou, sans le parasol ma Sylviane va se liquéfier illico et son bronzage va tourner à la merguez grillée. De plus, tous les glaçons pour mon Ricard vont fondre, son rosé va vite monté en température et boire du rosé chaud ce n'est pas terrible.

-Je vous signale aussi qu'il est interdit de pique niquer sur le banc d'Arguin et d'échouer son bateau sur le banc de sable.

-Vous voulez que je le laisse à l'ancre, que je nage avec Sylviane sur les épaules car elle ne sait pas nager, tout en poussant la glacière.

-Pour cette fois ci, nous faisons de la prévention et je vous demande à l'avenir que ces infractions ne se reproduisent plus.

-Nous avons bien compris. Nous allons finir nos jambon beurre, la quiche et les chips. Je vais me resservir un bon petit jaune, Sylviane va enquiller son rosé pour ne pas se déshydrater et après on file au port car ce soir il y a une sardinade avec les amis. Sachez messieurs que je suis un bon citoyen. Mais ne restez donc pas en plein soleil, approchez vous à l'ombre, il reste du Ricard pour finir les glaçons.»

Si cette fiction est sortie directement de mon cerveau, je peux vous assurer que parfois la réalité dépasse amplement la fiction. La cerise sur le gâteau est venu récemment avec la mésaventure de ces familles échouées avec leur bateau et hélitreuillées pour être secourus.

https://www.sudouest.fr/faits-divers/normalement-on-ne-devait-pas-tanker-la-echouees-au-cap-ferret-les-familles-helitreuillees-racontent-16277739.php

Tout d'abord il convient de dire que l'épilogue de ce fait divers est positif et que toutes les personnes concernées en sont sorties saines et sauves. Ce fait divers résume à lui seul l'époque dans laquelle nous vivons et il a été exploité et relayé par les réseaux sociaux et les principaux médias style breaking news. La trame de cette histoire est qu'un groupe d'amis ,trois couples et neuf enfants décident de louer un bateau pour aller piqueniquer sur le banc d'Arguin puis se faire un coucher de soleil avant de rentrer. Le journaliste du quotidien sud ouest est allé recueillir les premières impressions de ces rescapés dans un beau quartier du village de l'Herbe et du Canon.

Quand Philippe un des protagoniste lui ouvre la porte, ce dernier lui demande de patienter un peu car il doit assurer un direct sur BFM TV, et sa femme l'interpelle:

«-Chéri, j'ai Paris match au bout du fil et il voudrait savoir si on pouvait leur fournir des photos pour 500 balles.

-Demande 1000 balles.

-D'accord mais pas celle ou on voit mes fesses quand je suis en l'air vers l'hélicoptère.

-Bon à nous, vous travaillez pour qui?

-Le journal Sudouest.

- Ok bon... d'abord moi les lieux je les connais bien, j'ai au moins 15 journées de navigation et j'ai mon permis depuis vingt ans.

(Le constat est clair et net, 15 sorties en vingt ans ce n'est pas beaucoup.)

-Nous avons loué un semi rigide de 9 mètres

(Sur le site du loueur il est indiqué location de 9 heures à 18 heures. Bizarre non? Mais business is business)

-pour aller dîner sur le banc d'Arguin

( infraction caractérisée par l'interdiction)

-de regarder le sunset et de rentrer au port. Au retour je montrais d'ailleurs la carte et le sondeur à un enfant quand l'appareil a soudainement indiqué une très faible profondeur qui nous a permis de ralentir avant de se tanker rapidement.Ni la carte GPS, ni l'appli e-navigation n'indiquaient ce resserrement des fonds.»

(Sa réflexion est affligeante car tout le monde sait que c'est une zone avec des sables mouvants et qu'avec l'obscurité et marée descendante il est obligatoire de rester dans le chenal pour renter au port. Le gars a neuf gosses à sa charge dont un môme de un an et il veut faire le kakou pour rentrer plus vite au port en coupant de travers. C'est une prise de risque considérable et inconsciente)

Pour résumé la suite, ce beau petit monde appelle les secours et deux hélicoptères de l'armée viennent les tirer d'affaires pour les ramener à la base de Cazaux en ayant pris le temps de faire des photos et des vidéos de cette épopée. Je vous laisse tirer les conclusions de cette histoire qui n'est qu'un dérivé de la politique mise en place par la Factory du Bassin d'Arcachon. Et puis, c'est les vacances alors..

 

Vacances j'oublie tout
Plus rien à faire du tout
J'm'envoie en l'air ça c'est super
Folie légère

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