TOUT EST OLE OLE
C’est dans la chaleur de la pampa espagnole que j’ai atterri pour regarder la demi finale de l’euro entre l’Espagne et le Portugal. Depuis des années je suis régulièrement en déplacement professionnellement sur la péninsule ibérique. La situation économique de ces deux pays est vraiment catastrophique. Le chômage fait des ravages dans la jeunesse et le pognon fait peau de chagrin aux ménages. On ressent une grande tristesse en conversant avec eux et les panneaux « SE VENDE » remplacent les jardinières sur les balcons des maisons. Les cafés et pensions ferment les uns après les autres et les petits villages deviennent fantôme à la tombée de la nuit. Alors peut être que ce soir, le football leurs redonnera du baume au cœur car ici le ballon rond est une religion.
C’est dans un bled au sud de Palencia ou les champs s’étendent à perte de vue sur une terre rouge ocre aérienne au moindre souffle d’air et ou le mercure affichait 42 degrés que j’ai posé mes fesses dans le seul « bar restaurante » du coin. A un quart d’heure du coup d’envoi, il n’y avait pas foule mais le lieu se remplissait lentement car les tracteurs cessèrent les moissons pour envahir rapidement la place du village. Trois petites tables au fond du bar faisaient office de restaurant pour le menu del dia à 7,50 euros. Deux mamies occupaient la seule table qui restait et agitaient nerveusement leur éventail pour donner un peu d’air à leur âme car le patron avait coupé l’air conditionné pour éviter une éventuelle coupure d’électricité faisant tourner de viellots ventilateurs pendus au plafond. La patronne garnissait le comptoir de racions, bocadillos et tapas dans la plus grande des transpiration. La pauvre semblait se liquéfier de tout son être. Le serveur, un grand sec édenté ne tenait plus en place se rongeant les ongles jusqu’au sang. Il filait entre les tables pour servir les clients en jetant un œil sur l’immense écran plat dont le volume et les commentateurs poussés au maximum créaient un brouhaha infernal. Les paysans squattèrent le comptoir en épongeant leur soif. Quelques familles osèrent s’aventurer avec leur gamin portant fièrement le maillot de la Roja.
J’aime cette ambiance. J’aurais voulu être avec mon gamin pour lui montrer comment le sport peut être enrichissant comment il peut enclencher une ferveur populaire car après avoir vu l’équipe de France il m’avait demandé si c’était cela le football. Les fumeurs sur la terrasse dans la moiteur de cette fin de journée mataient le match à travers les vitres poussiéreuses. Le match ne fut pas terrible mais la tension montait d’un cran à l’approche des tirs aux buts. Les bières et les sodas pour les gosses tournaient à plein régime pour essayer de calmer l’ardeur de la chaleur qui avait envahi le lieu. Pas un pet d’air. Terrible. Les vieilles gueulaient en demandant au patron de rebrancher la clim. L’une d’elles se mit à prier quand Fabregas le joueur de la sélection espagnole prenait son élan pour tirer le penalty qui amènerait son pays en finale de l’euro 2012. Le silence remplaça l’effervescence instantanément et les regards se figèrent vers l’écran plat. C’est à cet instant précis que le patron décida de remettre en marche la climatisation et le compteur électrique sauta.
L’amertume est un sentiment juste que notre orgueil pousse souvent à l’exprimer. Quand on s’efforce à le justifier inlassablement on agrandi la blessure et on emmerde les autres. C’est le cas pour Ségolène Royal et de Nadine Morano qui ont cessé d’exister d’un claquement de doigt et qui cherchent désespérément une raison pour éviter d’admettre l’échec. Pour la première, il est vrai qu’il y avait matière et l’élection à La Rochelle ressemblait à un mélange des « feux de l’amour » et de « Dallas ». Pour la seconde, après avoir flirter avec le FN, elle continue à s’enfoncer en disant cette phrase mémorable:
« -Me faire passer pour quelqu’un par exemple qui serait raciste, alors que j’ai des amis qui sont justement arabes, et dont ma meilleure amie, qui est tchadienne, donc plus noire qu’une arabe,je trouve ça choquant. »
Que dire du maire de facture Biganos Bruno Lafon qui bouffe la sienne et qui justifie piteusement dans le quotidien sud ouest ,son non soutien au député sortant Yves Foulon pendant la campagne. Que dire de toute celle qu’a ruminé Anne Sinclair en soutenant DSK sans jamais en faire d’état d’âme! Désormais en femme libre depuis peu, elle laisse à son ancien mari, le plaisir de savourer la sienne. Je pense que le gout va lui rester en bouche éternellement.
Dans tous les cas, l’amertume doit se digérer en silence pour pouvoir sereinement déguster les promesses de l’avenir.
Bon assez de philosophie à deux sous, voici un petit montage d’un fidèle lecteur qui laisse à sourire et à méditer.