C' EST LA RECREATION...
C’est la récréation, vive la récréation. La cloche a enfin sonné dans la cour d’Egypte. Le peuple peut enfin crier sa joie après avoir courber l’échine au maître pendant des décennies. Cette liesse me réjouit le cœur même si il faut rester prudent pour l’avenir. Les despotes de la planète commencent à serrer les fesses car le son de la cloche résonne en écho à leurs oreilles et les oligarques des démocraties vont devoir se méfier en attendant de pied ferme la fin de la récréation .
Gamin, j’aimais bien la récréation. C’était le moment ou les billes remplissaient les poches de nos culottes courtes et j’étais très fort aux billes. Je me rappelle que la sonnerie venait de retentir annonçant le retour rapide en classe sous peine de punition et la partie n’était pas finie. Il ne restait que Nicolas, le fils du maître d’école et ma pomme, pour gagner la cinquantaine de billes autour du berlon perdues par nos adversaires. L’enjeu était de taille. Les élèves avaient regagné la classe comme une volée de moineaux mais il fallait bien un vainqueur. Je n’aimais pas Nicolas, toujours premier de la classe avec la protection de son père. L’ultime bille dans la main, je me concentrais sur le berlon en faisant le vide dans ma tête malgré les réprimandes du maître. D’un geste souple je balançais ma bille dans l’air et avec une courbe parfaite elle alla taper le berlon de plein fouet. Bien sûr en rentrant le dernier dans la classe je m’attendais à prendre une punition pour effacer l’affront que je venais de faire subir à son fils. Mais non, rien ne se passa. Le maître me défia du regard quelques secondes puis arpenta la classe de long en large dans un silence de cathédrale. C’était l’heure de la récitation. Je m’attendais à être désigné comme l’heureux élu pour ce qui constituait la punition suprême. Je n’aimais pas réciter sur l’estrade du tableau noir devant mes camarades de classe redoutant le regard de ma petite amoureuse Sylvie B que j’aimais en secret et qui compatissait à mon supplice.
« -Nicolas, au tableau. »
Le fils de maître Pernaud prenait place et avec sa petite voix fluette il nous récita « Le corbeau et le renard » des fables de Lafontaine d’un ton monocorde, sans aucunes intonations mais sans faire de faute ni avoir de trou noir:
Maître Corbeau, sur un arbre perché,
mes chers compatriotes, sur votre planéte
Tenait en son bec un fromage.
Vous avez dans vos mains de jolis bulletins de vote
Maître Renard, par l'odeur alléché,
Moi, président de la république, je suis vachement intérressé
Lui tint à peu près ce langage :
"Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois."
Je comprends tous vos malheurs mais ne vous inquiétez surtout pas
Je vais vous promettre plein de choses qui vous redonneront la joie de vivre pour être les artisans de notre belle démocratie.
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Malgré la misére et la détresse le peuple veut montrer qu’il est là
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Il va bourrer les urnes pour voir les promesses
Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. "
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
Voilà mon résumé de l’émission « Paroles de français » diffusée sur tf1 ce jeudi 10 février 2011 avec Nicolas Sarkosy en guest star et JP Pernault en serveur de soupe. Pour en savoir plus, sur cet évènement :http://www.rue89.com/2011/02/11/paroles-de-francais-la-rhetorique-de-sarkozy-dissequee-190068
C'est une aberration journalistique de voir un tel agissement de la part d'un président de la République. Je ne comprends pas comment une telle chose peut se produire dans une soi-disante démocratie moderne. Comment aucun journaliste de TF1 ne manifeste sa désapprobation pour ce type d'émission, comment peut-on laisser un tel enfumage sans réaction ? Les médias se contentent de retransmettre et de traduire, une soupe indigeste pour la rendre buvable en suivant leur pensée politique. C'est incroyable. Comment pouvons-nous accepter de regarder une propagande sans contradiction ? Voilà ce qui est le plus dangereux. Sarkozy a réussi son entrée dans la campagne 2012 en récitant sa soupe populiste dans un média ami qui le lui rend bien et nous pauvres moutons, nous en sommes à nous lamenter sur une telle situation en restant sagement à attendre les lendemains qui chantent. Vivement la récréation.
En surfant sur le net j’ai découvert une petite perle qui m’avait échapper. Elle ne mange pas de pain mais quand même son contenu est très intéressant et d’une justesse redoutable que Bfm tv a fait les frais de ce Hoax en ne vérifiant pas ses sources. Même si ce canular est très bien fait il y a quand même quelques incohérences frappantes. Mais Olivier Mazerolle a demandé un commentaire à Cécile Duflot après avoir passé cette vidéo.
J’avais utilisé ce système de canular avec sous titres en faisant une parodie typiquement locale pour dénoncer la mégalomanie du maire d’Andernos les bains.
http://www.dailymotion.com/paterzan#videoId=xdly9c
Cette jeune fille afghane a eu le nez et les oreilles tranchés par les talibans car elle avait osé quitter son mari qui la battait. Cette photographie a reçu le plus prestigieux des prix , le world press photo.
Pour finir, il faut bien prendre sa petite douceur. Quand les publicitaires font des pubs intelligentes, il est bon de le signaler. Depuis longtemps déjà, Volskwagen sortait du lot en proposant des spots à contre courant. Le dernier qu’ils ont livré pour la finale du super bowl est génial, un pur régal.