LES BANCS DE LA DISCORDE
A Andernos les bains, la rue jules ferry est surnommée la rue des centenaires. Les anciens avaient un beau secret pour garder leur jeunesse . Ils posaient leurs fesses sur deux petits bancs adossés à la murette juste avant la plage, puis refaisaient tranquillement le monde jusqu’à l’heure de l’apéro. Ils étaient bien, à l’abri du vent pouvant papoter sur le nouvel arrivant qui surgissait de l’ombre ou surenchérir sur leur dernier bobo. De tout temps, ces bancs ont toujours existé. Les mamies en benaises s’y posaient en surveillant le linge qui séchait en plein vent. La tempête Xinthia et un peu de vandalisme ont ébranlé nos deux spécimens. La mairie se déplace pour les réparer mais deux riverains s’opposent pour les remettre en état . Les autres propriétaires crient au scandale ne comprenant pas pourquoi . Ces deux bancs ont toujours existé alors pourquoi ne pas les remettre? Puisque que c’est comme cela, c’est monsieur le maire qui tranchera! Réunion à la mairie, la majorité voulait la remise en place des bancs mais monsieur Pérusat décida autrement.
-« Ce sera non, plus de bancs et je ne reviendrais pas sur ma décision. »
Les gens présents restaient scotché . Monsieur B. pur jus andernosien voulait même déchirer sa carte d’électeur. Stupéfaction générale. Peut être pris de remords, Monsieur le maire autorisa l’installation d’un coffre en bois protégé d’un cadenas à combinaison et contenant des chaises pliantes pour les résidents de la rue Jules Ferry. (voir ci-joint). On croit rêver. Une absurdité à l’état pur. J’imagine madame L. voulant tranquillement prendre sa chaise pour la sieste sous le tamaris mais le coffre est vide car les enfants de monsieur R terminent le piquenique et elle ne supporte pas les enfants de monsieur R. Combien faut il de chaises pour tous les résidents de la rue, car chacun a droit à sa chaise ?! Disputes et discordes vont venir mettre des orages dans ce petit coin tranquille. Le secret des anciens va disparaître stupidement à cause de la bêtise humaine et la vieillesse sur monsieur Philippe Pérusat mérite peut être aussi d’être dans un coffre en bois avec un cadenas dont on a jeté la clef.