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LE CRI DE LA BERNACHE
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18 septembre 2010

LE COQ A DIT

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Cette semaine je ne voulais rien faire. Rien. Absolument rien. Il y a des gens qui ne savent pas rien faire pourtant moi j’y arrive bien. Mais notre petit coq national a encore fait des siennes. Voilà qu’il sautille sur ses pattes et sa crête tourne au rouge écarlate. Ca y’est! Vous allez encore me dire que je vais faire du anti Sarkosy primaire. Peut être bien, si vous voulez. Pour ma part je suis un anti sarko comme je suis un anti front national, comme je suis un anti camping car . Il faut dire que ce petit coq nous donne une entière satisfaction pour se foutre de sa bobine et avec le feuilleton mamie Bettencourt, c’est du pur bonheur.( enfin si on veut). Il est sorti de ses gonds, prêt à ramener toutes les caravanes des roms devant les banques du Luxembourg. Cela ferait désordre! Il pète les plombs au sommet des 27 puis il ment allègrement sans que personne n’ose le contredire. Je ne sais pas comment cela va finir. Pour l’instant j’ai un peu honte mais je vais quand même continuer de ne rien faire. C'est mieux pour mon esprit.

Lisez la chronique de Bernard Guetta de France inter et regardez quelques unes de presse étrangère.

jeudi 16 septembre 2010

Le dernier mot de Nicolas Sarkozy

Tout le problème est de savoir si un homme d’Etat a les mêmes droits qu’un homme tout court. Tout individu apostrophé par un autre a le droit de répondre aussi vertement qu’il le souhaite. Bris de glaces ou noms d’oiseaux, ça mène où ça mène mais c’est sans importance tandis que lorsqu’un chef d’Etat européen répond aux critiques d’un Commissaire européen comme Nicolas Sarkozy l’a fait hier, c’est la dignité de sa fonction qui en est atteinte et toute l’atmosphère qui s’en alourdit dans l’Union.

L’Europe en a vu d’autres et de pires. Tout cela s’oubliera mais était-il vraiment judicieux, utile et nécessaire, de répondre à la Commissaire européenne à la Justice qui s’était indignée de ce que les Roms puissent être l’objet d’une discrimination ethnique en France qu’elle pouvait, si bon lui semblait, en accueillir au Luxembourg ?

La première raison qui laisse penser que non est que Mme Reding a beau être luxembourgeoise, ce n’est pas en tant que telle mais en tant que Commissaire européen qu’elle s’exprimait et que son pays a si mal pris de se retrouver pris en otage dans ce débat qu’il s’est publiquement rangé à ses côtés. Résultat : tandis que le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères parlait de la « mentalité dangereuse » qui inspirerait, là, les autorités françaises et que le gouvernement allemand rappelait, de son côté, que le droit européen proscrivait toute discrimination ethnique, il ne s’est trouvé qu’un seul des 27, Silvio Berlusconi, pour prendre le parti de Nicolas Sarkozy. La réprobation de Mme Merkel et les applaudissements de M. Berlusconi – la France pouvait mieux faire.

La deuxième raison pour laquelle la réaction du Président de la République n’était pas indispensable est qu’on savait, depuis hier, que Mme Reding s’était assurée du soutien du président de la Commission avant de s’exprimer et que ce soutien est, donc, devenu public après les propos de Nicolas Sarkozy. La troisième raison est que Mme Reding n’a jamais comparé les expulsions de Roms à une déportation vers les chambres à gaz, ce qui eut été effectivement grotesque et infâme. Ella a rappelé, en réalité, que la discrimination ethnique, le ciblage politique d’une population donnée, ne s’était jamais vue en Europe occidentale depuis la Deuxième guerre mondiale. Or, non seulement c’est un fait, cela ne s’était jamais vu depuis, mais les instructions données, début août, aux forces de l’ordre par le ministère français de l’Intérieur visaient si explicitement les Roms, étaient si discriminatoires, que cette circulaire, celle qui avait choqué Mme Reding, a heureusement été retirée, sitôt devenue publique.

Et puis enfin, dernier problème, Nicolas Sarkozy ne souhaite, du coup, pas en rester là. Il veut maintenant revenir sur cette affaire au Conseil européen d’aujourd’hui, bouleverser un ordre du jour portant sur d’aussi petits sujets que la gouvernance économique européenne et la place de l’Europe dans le monde, pour aller parler des Roms, moins d’1% de la population européenne et jamais plus de 15 000 personnes en France. Nicolas Sarkozy veut avoir le dernier mot mais ce qui est permis à un individu ne l’est pas forcément à un homme d’Etat.

0909_Economist_insideAdevarul17091609_ManifestoCouv1037 et il y en a plein d'autres...

Un petit coup de coeur pour un film documentaire fiction de Jean-Stéphane Bron qui est sorti le 18 aout et qui n'a pas fait beaucoup de bruit malgré les excellentes critiques, "Cleveland contre Wall street."

L'avis du "Monde"

L'auteur de ce film, Jean-Stéphane Bron, un documentariste suisse parmi les plus vigoureux du moment, a donc traversé quelques lacs pour se rendre à Cleveland, Ohio, Etats-Unis, où la ville assignait en justice, le 11 janvier 2008, vingt et une banques de Wall Street, jugées par cette municipalité responsables des milliers d'expropriations immobilières consécutives à leur politique de crédits à risques.

Jean-Stéphane Bron, pour le dire autrement, arrivait à Cleveland en plein démarrage de la crise des subprimes, dont les conséquences - une crise financière mondiale comme on n'en a pas vu depuis 1929 - sont tristement connues.

C'est ce qu'on appelle avoir le nez creux : un sujet en or, si l'on ose dire, pour tout documentariste, d'autant que l'action en justice intentée par cette ville de Cleveland était sans précédent. Seulement voilà, la réalité est aussi, parfois, l'ennemie du documentariste. La procédure, bloquée par les arguments juridiques d'une kyrielle d'avocats stipendiés par les banques, se fait attendre. Pour dire le vrai, à l'heure où le film sort en première mondiale sur les écrans français, il n'a non seulement pas eu lieu, mais sa tenue est tout sauf certaine.

Qu'à cela ne tienne. Faute de procès, Jean-Stéphane Bron, avec l'accord de la municipalité et des parties civiles, l'a rendu possible pour les besoins de son film. Un procès de cinéma, donc, mais pas pour autant un faux procès. Car tout y est rigoureusement vrai. Le palais de justice, mis à disposition par la ville, le cabinet d'avocats mandaté par elle, les victimes, les acteurs, les témoins, et jusqu'à cet intrépide avocat venu de Chicago pour parler au nom des banques, qui n'ont quant à elles pas joué le jeu.

Plus que de jeu, terme bien désinvolte s'agissant d'une situation aussi dramatique, il faudrait pour être exact parler de dispositif cinématographique. Soit une situation établie par la mise en scène, à partir de laquelle tout ce qui se produit relève d'une réalité induite mais non simulée. A la limite, on peut penser que le cadre du cinéma ne fait ici que se substituer à celui, défaillant, de la justice, d'une manière encore plus radicale que ne le fait le genre purement fictionnel du film de procès.

Ce qui s'y déroule est de fait passionnant, pour deux raisons. La première tient dans l'histoire édifiante qui se décante au fur et à mesure des comparutions. Vous n'aviez rien compris à la crise des subprimes ? Ce film la rend claire comme de l'eau de roche. Il était une fois des banquiers très riches qui pour devenir plus riches encore inventèrent un moyen très efficace : accorder des crédits à taux exorbitants à une frange de la population démunie et non solvable, faire profiter de ces prêts regroupés en titres des actionnaires séduits par leur rentabilité, puis achever la bête en s'accaparant les biens des créditeurs incapables de rembourser.

A Cleveland, ville industrielle sinistrée du Middle West, vingt mille familles des quartiers défavorisés, à majorité noire, furent ainsi expulsées du jour au lendemain de leur maison.

L'autre intérêt du film consiste à poser ce constat, non sur le mode de la dissertation économique comme tant de films récents, mais à travers la présence charnelle des principaux protagonistes du drame et dans le cadre d'une joute rhétorique. Il en ressort de puissantes figures, et de vrais effets dramatiques.

Côté Cleveland, l'avocat Josh Cohen, homme de grande dignité habité par sa mission, Barbara Anderson, égérie noire de la lutte, Keith Taylor, ex-courtier en prêts hypothécaires repenti qui explique comment sa profession grugeait les pauvres gens avec l'aval des banques, ou encore le stupéfiant Michael Osinski, ingénieur informaticien et inventeur honteux du logiciel dont les banques se servirent pour mener la planète à la banqueroute.

Côté Wall Street, l'inénarrable témoin de la défense Peter Wallison, ex-conseiller de Ronald Reagan et chantre toujours convaincu de la dérégulation du marché, mais plus encore l'extraordinaire et méphistophélique avocat des banques, Keith Fisher. Tout en rondeurs et en esprit, ce maître de la sophistique capitaliste, apôtre quasiment lubitschien de la liberté d'entreprise définie comme droit naturel, emporte le morceau, confirmant qu'il ne saurait y avoir de bon film sans méchant qu'on soit tout prêt à aimer.

Qui dit procès, dit enfin jury et verdict. On laissera le spectateur découvrir l'un et l'autre, pour ne pas lui gâcher sinon son plaisir, du moins son édification morale et civique. Voilà, en un mot, un très bon film, qui aurait sans doute pu gagner à creuser davantage la convention de sa propre mise en scène, mais qu'on recommande chaudement.


CLEVELAND CONTRE WALL STREET : BANDE-ANNONCE VOST
envoyé par baryla. - Regardez des web séries et des films.
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