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LE CRI DE LA BERNACHE
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LE CRI DE LA BERNACHE
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29 janvier 2010

JE SUIS UN GROS C..

Il faut soi disant vivre avec son époque. Une maxime qui a certainement beaucoup de bon sens mais la nostalgie est elle synonyme de ringardise ?!

Andernos les bains, charmante station balnéaire du nord bassin d'Arcachon ou je suis né ou je vis est en train de devenir une gentille bourgade résidentielle pour les nouveaux cadres supérieurs et retraités paisibles. De splendides pavillons de promoteur ont poussé comme des champignons formant de jolis petits nouveaux quartiers. Avant on n'osait pas dire "j'habite à compte ", aujourd’hui il convient de dire "j'habite au pas de moliets ".Certes, les demeures sont cossues, majestueuses mais tellement impersonnelles. Elles n'ont pas le cachet de la petite arcachonnaise celle ou les pignons s'élèvent en flèche et ou des plaques ornées de mignons petits noms nous témoignent leur fierté, leur histoire. Vendre une arcachonnaise pour deux maisons de ville est beaucoup plus rentable. Oui je sais. Il faut vivre avec son temps mais j'ai du mal à m'adapter. Quand je regarde la jetée, un goût amer me revient en bouche et les souvenirs se déchaînent dans ma tête. Je me rappelle d'un casino art déco resplendissant sur un couchant d'été qui amenait grand nombre de touristes, ou Edith Piaf, Brassens,Trenet, Brel ,Johnny Haliday et bien d'autres artistes enflammaient les planches, ou la Corvette(boîte de nuit) endiablait les soirées d'hiver et que tout Bordeaux descendait pour participer à la fête. On peut toujours aller flâner sur la place Gambetta, manger un bout, sucer une glace, boire un verre puis on repart dans ses pénates. Le mobilier urbain est le même que toutes les villes côtières comme cela on est pas dépaysé .Les festivités estivales sont vraiment au goût du jour. Vous prenez le programme de l'année dernière et vous changez les dates. Tous les lundis, nous avons la chance de pouvoir danser sur les musiques folkloriques de Lous Pignot. Succès garanti. Une foule hétéroclite se trémousse sur les planches. La tradition se doit d'exister mais elle ne doit pas s'imposer. Par contre il sera beaucoup plus difficile d'écouter un petit groupe de rock du coin ou chanteuse brésilienne car les bar concert ont disparu les uns après les autres car des soi disant nouvelles normes européennes anti bruit apparaissent pour le bien d'autrui. J'ai même entendu dire que des plaintes ont été déposées par ceux qui ont fait fortune par ce même bruit. Quel étrange paradoxe, n'est ce pas ?! Nous étions pourtant dotés d'un prestigieux festival de jazz ou les pointures internationales venaient s'exprimer pleinement dans la chaleur estivale, mais les Miles Davis, Dizzy Gillepsie, John Lee Hocker, Whane Shorter, Herbie Hancock ,Stanley Clarke, Ray Bareto, Léonard Cohen ont laissé leur place pour un nouveau concept. De bonnes formations, des artistes de qualité doivent jouer devant un public en vacances pour rendre la musique plus accessible à tous. Bravo c'est très réussi, on s'emmerde royalement ! Comme c’est gratuit, le monde répond présent, les commerces tournent, la gentille station ronronne de plaisir. On peut toujours se rattraper en emmenant les enfants sur le nouveau petit manège qui enchantera nos petites têtes blondes. Avant, il y avait un autre manège, plus grand mais plus bruyant et encore avant il y avait ce vieux manège dont tous mes frères et moi même sommes en photo dessus. Juste à côté, on pouvait même aller jouer à la roulette aux nougats et se prendre pour un grand l'espace de quelques tours de roue. Oui je sais. Je radote. Je suis un gros c.. Pourtant j'essaye d'y mettre du mien.

Question apéro, vous pouvez tirer un trait dessus, l'époque est révolue. Pourtant, les gens assis en terrasse à l'impérial sur les cartes postales semblaient si joyeux devant leur anisette. Les bistrots sont en voie de disparition comme tout le reste. Adieu l'Impérial, Corvette, Miami, Neptune, bar des sports, grand café. Bonjour les établissements bancaires et investissements. Le centre ville ressemble presque au duché du Luxembourg. Il ne reste plus qu'aux banques étrangères, au Mac Do and Co de s'installer pour ressembler aux autres villes. Je m'en fous, je n'ai pas d'argent à placer mais regarder cette évolution passivement me donne envie de vomir Que dire de la future disparition des commerces du complexe ostréicole ?! QUOI !!! J’ai dit Quoi ? Une future disparition ? Qu'ils sont dans l'illégalité ?! Certes oui, la loi stipule qu'ils ne peuvent vendre que le produit de leur travail. On nage en plein affaire des paillotes andernosiennes et tous les élus locaux devront trouver une nouvelle cantine pour leur standing. Adieu L'Esquirey, chez Huguette, chez Jalade et autre... La plainte était sûrement logique quelque part mais elle est tellement absurde .Heureusement, ces commerces vivent toujours et sont une bonne vitrine pour la ville. Il faut bien se rendre à l’évidence : L’andernosien est bel et bien mort ou très très endormi. Alors, Vive l'andernote. Ces gens venus de l'extérieur qui ont mieux compris l'urgence de la situation. Ils savent mieux apprécier leur cadre de vie et souhaitent avant tout le respecter. Ils ont le regard neuf que n’ont plus le maire et ses conseillers. Je souhaite de tout cœur, voir un ou une andernote débattre sur les non sens des futurs projets, tels que la destruction de la forêt de Coulin, l’extension de la jetée, l’agrandissement du port du bétey . L’urgence est donc de mise car la raison n’est plus et si on détruit des repères existentialistes, n'est ce pas un peu de notre âme que nous perdons ?!Oui  je sais, je suis un gros c…

 

PS : le gros c.. a apprécié la  fête des cabanes en décembre .

 

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