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LE CRI DE LA BERNACHE
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LE CRI DE LA BERNACHE
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19 novembre 2010

COMME A CHAQUE FOIS...

Comme à chaque fois…

L’arrivée du Beaujolais nouveau est comme un conseil municipal à Andernos les bains. Il est toujours à une date fixe, on nous promet mille et une saveurs et comme à chaque fois, on en sort toujours cruellement déçu. Oui mesdames messieurs, le Beaujolais nouveau est une infâme merde. Oh j’entends certains d’entre vous qui disent que j’exagère, qu’il existe de bons petits producteurs bla bla bla et bla bla bla. Je vous l’accorde, mais quand même! Le Beaujolais nouveau n’est qu’un pur produit de marketing pour que les viticulteurs balancent leur stock aux  étrangers pour qu’ils puissent trouver un prétexte pour faire la fête en essayant aussi d’inculquer ce rituel à tous bons français. Ce troisième jeudi du mois de novembre, mon pote Franky m’appelle:

« -Allez on va fêter l’arriver du beaujolais « chez René ». Il prépare une super fête avec tout le gratin. On n’y va, on va bien délirer. »

beaujolais_est_arriv

La dernière virée avec Franky avait durer trois jours et le retour à la maison fut terrible. Ma brune n’avait pas du tout apprécier mon escapade. Alors quand je lui annonce mon départ pour une équipée nocturne avec Franky, la réponse fuse aussi sec:

« - Je t’avertis. Ce soir tu dors à la maison. »  Désormais, je sais ce qu’il me reste à faire.

Au troquet « Chez René » il y a foule. La salle est remplie comme un œuf de convives qui se régalent de charcutailles en se rinçant avec le beaujolais nouveau du producteur qui sponsorise la soirée. On réussi à trouver une petite place au coin du bar permettant de scruter l’ensemble de l’établissement tout en étant ravitaillé par René le patron. L’avantage du beaujolais est qu’il dénoue vite les langues. Il faut bien savoir mater le breuvage sinon on peut courir à la catastrophe. L’atmosphère commence à monter d’un cran. Les rires sont de plus en plus gras. Puis Nico apparait à l’entrée du bar. C’est un petit con plein aux as qui aime bien raconter des conneries à sa petite cour. Il adore jouer la comédie en régalant ses amis. Il  regarde dans les yeux une blonde vieillissante et lui lance:

« - J’ai une grande confiance à Eric Woerth qui est un homme honnête. »
La blonde ne réagit pas, je souris doucement.
« - Un homme comme Jean louis Borloo est un homme de très grande qualité. »

La salle s ‘esclaffe gaiement et les verres se remplissent de nouveau. Au fond de la salle sur une estrade dans un fauteuil club, Phiphi Pérusat le maire d’Andernos les bains déguste son verre que son adorable soubrette chargé de com Isabelle Galinier se charge de remplir. Il baisse la tête et ordonne:
« - Arrêtes de frotter Nanard, tu vas abimer le cuir. »
Bernard Lahaye arrête instantanément de lui cirer les chaussures. Il courbe l’échine, baisse les yeux  puis part en reculant:
« Désolé maître »
Le conseil municipal est en bas de l’estrade attendant la bonne phrase, le bon conseil de chef. Le beaujolais commence sérieusement à attaquer Phiphi. La boisson commence à transpirer sous ses tempes grisonnantes. Nico en remet une couche
« -Le chômage n’augmentera pas l’année prochaine » HIP HIP HIP HOURRA!! reprend la foule.
« J’ai renoncé à l’identité nationale comme mot parce que cela suscite des malentendus, mais sur le fond je n’y renonce pas. »  Ouh le vilain monsieur. Il est en forme notre Nico, quel comédien! Dire que certains croient dur comme fer ce qu’il dit.

De l’autre côte de la salle J.J Montané a une montée d’alcool au cerveau générant un court circuit dans les Neurones:
« -Maître, je vous dis et je maintiens que la zone de la forêt du Coulin n’est pas inondable car la bécasse vient s’y réfugier pour manger et la bécasse n’aime pas l’eau. Je m’en vais de ce pas en attraper une pour montrer à ces peigne-cul de gauchistes et ses associations de pecnots qu’ils se trompent.

-Va mon bon Jean Jacques, tu seras récompensé. »

Nico revient à la charge. Il commence à être chaud bouillant.
« - Jamais, à aucuns moments ni d’aucune façon, je me préoccupe de près ou de loin, des téléphones, des lieux et des rencontres des journalistes Français » Ouah, celle là fallait oser! Quel gros menteur ce Nico.

Bernard Cancalon, jaloux de la flagornerie de Montané disjoncte à son tour. Le regard vague, il s’approche de l’estrade:
« -Maître, je m’en vais vous creuser votre port du bétey. Je prends ma plus belle pelle et je creuserais le sable jusqu’à épuisement pour que enfin votre projet tant désiré soit réalisé. J’irais chercher des chinois s’il le faut, mais je vous le jure, croix de bois croix de fer, si je mens je vais en enfer.

-Va mon bon Bernard, je te couvrirais d’or. »

Nico est en feu, il enchaîne comme un beau diable:
« -Quand on a la chance d’être marié avec une femme qui a beaucoup d’intelligence, ce serait un grand dommage de ne pas écouter de ne pas discuter. » Le bougre, il nous  joue les feux de l’amour. Il fait fondre le cœur des lectrices d’arlequins. Finalement, on se bidonne bien avec Franky. Le spectacle est réjouissant. Nico délire tellement que son public déserte peu à peu mais il n’en perd pas pour autant son enthousiasme.

« -Je ne crois pas à une alliance possible avec le front national. » Non non, celle là elle ne passe pas. Le mensonge est trop gros. Il est cuit Nico, il s’enlise dans ses mensonges même la grande saucisse de Christine Lagarde y va de son commentaire.
« - C’est révolutionnaire, c’est un changement à 360 degré. » Elle a un peu raison, c’est la première fois que l’on revient au point de départ.

Phiphi se relève du club en titubant et demande à ses disciples de répéter ses incantations:

« Oh grand Balkany. Aide nous à réaliser mes projets, aide moi à inscrire Andernos au patrimoine mondial de l’unesco. »

Jojo Confoulan rumine dans son coin. Il ne doit pas trop supporter la potion. Le Villepin de pérusat quitte la salle le cœur rempli d’amertume.
Joël Clavé lève le doigt:
« - Maître, il va falloir brétencouriser certains responsables pour avoir les accords.
- Très bonne initiative mon petit Joël, je te désigne comme mon successeur privilégié. »

Deux heures plus tard, tout ce petit monde est en vrac aux quatre coins de la salle. Phiphi s’éclipse doucement par la petite porte escorté par sa gentille soubrette. Nico est déjà reparti car plus personne ne supportait son discours et même si son lapsus est révélateur, c’est aussi encore une fois un mensonge.

"Ma détermination n'a rien changé"

Que sa détermination n'ait pas changé, cela je n'en doute pas....mais qu'elle n'ait RIEN changé... c'est plutôt inquiétant non?

Franky n’est plus en bon état et je n’en mène pas large non plus. René nous fait comprendre qu’il est temps de quitter le navire et de rentrer dans nos pénates.
Le lendemain matin, ma douce et tendre me réveille en me secouant:

« -Debout fainéant, c’est l’heure d’aller bosser puis va te laver les dents tu pues de la gueule. »

Dans la salle de bains, le citrate et le paracétamol pétillent ensemble dans le verre à dent. J’ai vraiment une salle gueule. Le poids des ans ajoutés au kilos de Beaujolais nouveau me renvoient un reflet de miroir peu flatteur. Mes dents sont noires, ma langue est violette, il est temps de prendre ma brosse à dent …comme à chaque fois.

Un peu de sérieux, ce papier part dans le grand n’importe quoi. Alors pour me faire pardonner, je vous propose de lire (je vous avais déjà parlé de lui)

D’après Bernard Friot, économiste, dans son livre "L’enjeu des retraites"

Retraites : les histoires auxquelles on veut nous faire croire

Sortez vos calculettes , voici quelques chiffres intéressants dont on ne vous parle jamais...

En 2009, 922 milliards d’euros ont été produits en France, par les salariés du privé et du public.
Plus du quart de cette somme, 26% exactement, soit 242 milliards, ont été distribués aux actionnaires.
Une seule ponction de ces 242 milliards, fruit du travail commun accaparé par les actionnaires, une simple ponction, permettrait de financer, largement, la Sécurité Sociale et d’améliorer les retraites...

Mais ce n’est pas tout... En 2009 toujours, le patronat a été exonéré de 140 milliards d’euros de cotisations sociales, de taxe professionnelle et autres cadeaux fiscaux.
146 milliards d’euros d’exonérations ont encore été offerts aux grandes entreprises et aux sociétés financières qui ne paient pas de cotisations sociales sur les sommes, énormes, qu’elles utilisent, uniquement pour spéculer...
Au total, en 2009, 242 + 140 + 146 = 528 milliards sur les 922 produit par le travail des salariés, sont allés grossir, directement, les profits capitalistes...

Alors ?... Pas d’argent pour payer nos retraites, notre Sécurité Sociale et notre service public de santé ?... De qui se moque-t-on ?

Le budget de l’état 2009 est de ... 370 milliards... Par comparaison, les 528 milliards qui sont allés cette même année dans les poches des capitalistes, industriels et financiers, représentent près d’une fois et demi le budget national !... (1,4, exactement).
Le gouvernement annonce que le "déficit" de la Sécurité Sociale atteindra 21,4 milliards en 2011. 21,4 contre 528 ! Comparez...

Ce n’est pas assez ! Il veut aller beaucoup plus loin encore... L’objectif, pour le budget de l’État 2011, c’est d’assurer un nouveau tour de vis de 40 milliards en réduisant, de façon drastique, les dépenses publiques et sociales. Nous savons ce que cela veut dire...

Alors voilà des chiffres ! Il faut arrêter de gober ces bobards sur les prétendus déficits ; qui n’existent que par la volonté, politique, de mettre à l’abri des efforts demandés aux salariés les profits capitalistes.
Ne les laissons pas faire ! C’est maintenant qu’il faut agir, sans attendre, et plus fort encore !
* * * * On nous dit, pour justifier la réforme des retraites que dans vingt ou trente ans ou plus, il n’y aura que deux jeunes actifs pour payer les pensions de quatre retraités centenaires. En conséquence, il faudrait bosser beaucoup plus longtemps.
C’est faux.
En effet, chaque année, on nous explique à grand renfort de chiffres que la croissance économique est de 1,5%, 2%, 2,5% et même irait jusqu’à 5% et 8% en Allemagne ou en Chine... Si ces chiffres qu’on nous bassine à longueur de médias sont exacts, dans trente ans la richesse à partager et à reverser pour les pensions entre autres choses aura donc largement DOUBLÉ ! Dans ces conditions, la richesse étant plus importante, peu importe le nombre de ceux qui la produisent. Ils seront moins nombreux, peut-être, mais leur productivité ayant doublé, la richesse générale aura doublé aussi.
Il ne s’agit donc pas de comptabiliser en chiffres démographiques mais en données économiques chiffrant la richesse globale.
Si vous n’êtes pas convaincus, réfléchissez à ceci :
En 1930, douze millions d’agriculteurs nourrissaient vint-huit millions de français. Si, à cette époque, on avait raisonné comme on le fait maintenant pour les retraites, on aurait dit : "en 2010, il y aura deux millions d’agriculteurs pour nourrir soixante millions de français, donc, si on ne fait rien, en 2010, les français seront tous morts de faim !"
Apparemment, cela n’est pas le cas ! Pourquoi, parce que la productivité agricole actuelle permet de produire plus et mieux avec 2 Millions d’agriculteurs qu’avec 12 Millions en 1930 !
Pour les retraites, c’est exactement la même chose, c’est pourquoi ce qu’on nous raconte pour faire avaler cette pilule ne sont que des histoires... En fait, en 2030 ou 2040, il ne s’agit que d’accroitre encore la part de gâteau des riches en faisant bosser les pauvres plus vieux.

Cela s’appelle de l’esclavagisme économique.

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