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LE CRI DE LA BERNACHE
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LE CRI DE LA BERNACHE
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15 mars 2019

CURE DE JOUVENCE

jouvnce

Ils sont complètement cinglés au Figaro?! Dire que Arcachon et Andernos les bains sont les les premières villes considérées comme Paradis pour les retraités devançant même Cannes et Nice. C'est effrayant à ma conscience. Non pas que je suis étonné car Arcachon est une EHPAD à ciel ouvert depuis déjà bien longtemps, que le maire«crème antirides» alias Yves Foulon est aux petits oignons avec « ses petits vieux» comme il dit, qu'une chèvre peinte en bleu serait élue comme au Kazakhtsan mais qu' Andernos soit juste derrière me fait peur et me rend triste. Cette réalité car si on ouvre bien les yeux est évidente, va transformer le bassin d'Arcachon en le foulonisant pour mieux le vendre à une clientèle aux poches remplies de cash.
Comparer le bassin d'Arcachon à la nouvelle côte d'Azur. Nous y voilà, l'oligarchie arcachonnaise arrive peu à peu et sans grande résistance à imposer leur vision pour combler la faim qui les anime. C'est vrai que du côté de l'urbanisme ces seigneurs sont devenus des maîtres pouvant proposer des masterclass à des novices qui voudraient s'enrichir au nom du développement durable. Vendre du bien-être devant la mer la plus polluée du monde pour les uns et devant un plan d'eau à l'agonie pour les autres attire l'attention et l'envie de vouloir y poser ses valises. C'est compréhensible mais assassin à l'esprit bassin. Que voudront ces nouveaux arrivants?! Du calme, de la sécurité, des services de proximité, une petite expo, une petite fête locale bon enfant, une piscine pour se dégourdir les jambes et du Ricard à l'apéro.. ils vont être servis.

Ô rage, Ô désespoir, Ô vieillesse ennemie!

N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie?

Et ne suis je blanchi dans les travaux guerriers

Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers?

Pas d'inquiétude, ce sont les seuls vers de mes années collège que mon cerveau réussit à sortir sans trop d'effort. Corneille était sûrement un as marketing avant l'heure. Il est vrai que je ne suis pas un perdreau de l'année, que j'ai fait mon deuil de «mon charme légendaire» qui arrive encore à papillonner dans les catégories seniors car il est devenu invisible aux yeux des teenagers. Il parait même que je dois surveiller ma prostate et analyser mes selles. Je dois encore justifier quelques trimestres à mon employeur mais le jour J ne comptez pas sur moi pour faire du rab. Alors, à partir de cette date fatidique... je deviendrai aussi... un retraité. Pour l'instant si mon corps me trahit par tous mes excès passés, j'ai toujours 20 ans dans la tête au grand dam parfois de ma femme. Je ne veux pas acheter un camping car ni un bateau pour aller rejoindre des amis sur le banc d'Arguin pour y planter un parasol en buvant l'apéro. Mes gosses sont en âge ou les hormones bouillonnent sur la moindre parcelle de leur épiderme ou la soif de liberté s'engouffre dans leur tête comme le vent d'une tempête d'hiver et j'en ai marre de les entendre me dire qu'ils s'emmerdent comme des rats morts quand la saison estivale arrive. Il suffit qu'ils traversent le boulevard de la république avec une enceinte bluethooth dans le sac à dos qui dégage un Hip-hop survitaminé pour que dans les cinq minutes suivantes, 30 plaintes soient déposées à la gendarmerie. Je partage ce sentiment d'injustice. Si j'aime flâner de scène en scène au festival de jazz, j'aimerai tellement entendre du bon gros son de groupes de déglingués qui feraient couiner leurs guitares sur des amplis à fond ou les têtes blondes vacilleraient frénétiquement dans un pogo endiablé libérant le trop plein d'énergie dans les ondes de l'insouciance jusqu'à ce qu' un couple s'embrasse goulûment en laissant le verre de bière dégouliner sur leurs pieds. Bon, soyons réalistes...je m'égare. Cela ne se produira pas. Cependant il y a quand même une lueur d'espoir qui arrive à mon esprit. Je me dis que quand je serai à la retraite, beaucoup de ma génération le seront aussi. Alors là, il y aura de quoi mettre le feu pour peut-être faire bouger les choses. Nous pratiquerons la crucifixion à tous les descendants du groupe folklorique«lous pignots». Nous brûlerons au lance flamme tous les camping car en plantant un arbre pour les remplacer. Nous coulerons tous les bateaux possédant un moteur de plus de 90cv et nous appliquerons la torture du silence à tous les propriétaires de jet ski. Nous ferons respecter le droit à la vie sauvage sur le banc d'Arguin en exterminant toute présence humaine à l'haleine anisé utilisant un parasol. Nous ferons le nécessaire pour revoir les herbiers et les zostères reverdire les terres vaseuses délaissées par nos prédécesseurs afin d'y voir les seiches revenir pondre au bout de la jetée et que les anguilles puissent de nouveau trouver refuge, que les palourdes retrouvent aussi leur domicile sous le regard satisfait d'un cormoran qui sèche ses ailes sur un piquet et d'une aigrette qui guette la crevette prisonnière dans une flaque à marée basse. Nous imposerons un festival rock obligeant les récalcitrants à fermer leurs persiennes et quand mon petit fils ou ma petite fille amènera le grand père rebelle que je serai, voir les enfants du groupe Rammstein fracasser la moiteur de l'été sous les pins de la plage du Bétey... je pourrais partir en paix.

 

 

Je ne peux pas finir ce billet sans mettre quelques mots sur le terrible drame de Christchurch en Nouvelle Zélande car je suis très attaché à ce pays et à cette ville car mon frère y vit à quelques kilomètres depuis 38 ans possédant la double nationalité. C’est un des pays le plus beau du monde, ou c'est la nature qui dicte à l'homme ce qu'il faut faire. C'est sur, les seigneurs du bassin d'Arcachon y seraient tous bannis à vie. La ruralité a façonné ce peuple qui a su intégrer la modernité à son rythme en plaçant l'humain toujours au cœur du problème. Je comprends vraiment pourquoi mon frère est désormais kiwi. Christchurch est une ville à dimension humaine, très cool, multiculturelle ou la jeunesse foisonne. On s'y sent vraiment bien. La ville s'est relevé d'un terrible tremblement de terre en 2011 et à l'autre bout de la planète, toute la violence qui inonde notre quotidien n'est pas perçu de la même manière. Les problèmes existent aussi mais pas la haine. Car c'est bel et bien la haine d'un con de blanc qui vient de plonger le pays dans le chaos comme nous pour les attentats terroristes. Si aujourd'hui nous savons appréhender ce genre de situation, eux n'étaient pas prêt, ils le découvrent. On ne peut qu'être triste face à cette barbarie et compatir à la douleur des proches des victimes. La Nouvelle Zélande va devoir apprendre à vivre avec cette crainte que tout peut recommencer un jour, que d'autres assassins attendent le déclic pour passer à l'acte car l'homme n'arrive plus à délivrer de vrais repères existentialistes. J'espère seulement que ce pays continuera à cultiver sa tolérance en refusant que la peur infiltre sa conscience. J'aime la Nouvelle Zélande.

 

 

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