Pour être honnête envers vous, mon précédent billet avait été programmé car j'étais parti aux Caraïbes pour laisser les alizés me nettoyer les neurones. Pour compenser mon bilan carbone j'achèterai peut être des arbres à planter pour repeupler le centre ville d'Andernos. Je suis grillé comme une saucisse avec presque la même peau tannée que celle des retraités qui passent l'hiver là bas. Se lever le matin en tee-shirt calbute, j'adore et le petit planteur au coucher de soleil chasse instantanément mes états d'âme. J'ai quand même jeté un œil sur les news du bassin d'Arcachon, histoire de ne pas rater l'info croustillante mais j'ai surtout observé les mesures prises pour la protection environnementale et la sauvegarde de la biodiversité. Mon premier constat est que si beaucoup de problèmes sévissent en Guadeloupe comme le réseau d'eau obsolète laissé à l'abandon par Veolia qui ne pouvait plus assurer assez de dividendes à ses actionnaires car le clientélisme et la corruption sont à un niveau nettement supérieur à celui du bassin d'Arcachon. Si les coupures d'électricité sont aussi encore d'actualité par ces mêmes causes, ils ont eu l'intelligence de vouloir préserver leur environnement et leurs racines qui avec le tourisme leurs apportent des revenus. Tout n'est pas parfait, mais il y aurait beaucoup à apprendre pour appliquer leurs mesures sur la métropole. En classant cette petite île pratiquement en réserve nationale, les investisseurs américains, russes, chinois et français n'ont pas pu imposer les barres d'hôtels et resorts pour développer le tourisme de masse préférant injecter leurs dollars vers Saint Domingue et autres archipels. Certes le tourisme est visible mais comme les billets d'avion sont excessifs et que la vie est relativement chère pour les produits exportés cela freine un peu les budgets empêchant le sur-tourisme. C'est pour cela que les all inclusive de Punta Cana sont pris d'assaut. La réserve Cousteau où a été filmé le monde du silence Palme d'or au festival de Cannes 1956 et oscar du meilleur film documentaire est désormais mieux protégée. Les deux îlets qui bordent la célèbre fosse sont désormais juste accessibles uniquement en kayak avec l'interdiction de marcher dessus car c'est une zone où les tortues vertes viennent passer la nuit et se reproduire. Si voir les tortues est toujours aussi magique, j'ai eu un petit pincement au cœur quand je voyais toutes ces zostères dansant au gré des courants et régalant toutes ces belles dames, les mêmes herbiers si abondants qui disparaissent cruellement sur le bassin d'Arcachon. Sur tous les spots marins des corps morts obligatoires servent à limiter la fréquentation des bateliers pour éviter l'engorgement de touristes sur le même site aux heures de pointe et interdiction de jeter l'ancre. Pour le cul de sac Marin, une aire marine de 15000 ha protégée par la plus grande barrière de corail des Antilles, nous avons choisi un prestataire mandaté par le parc national pour son côté pédagogique et écoresponsable. Outre la qualité exceptionnelle des sites pour la biodiversité et la faune encore intactes, je dois dire que j'ai beaucoup appris de choses, apportant aussi des confirmations sur la teneur de mes propos concernant la sauvegarde du bassin d'Arcachon qui remplit la plupart de mes billets de ce blog . Avant le départ, Félix notre guide nous demanda de nous badigeonner de crème solaire pour laisser le temps aux molécules de pénétrer notre peau au lieu de se retrouver dans l'eau. Du bon sens me direz-vous?! C'est vrai, combien d'entre nous arrivons sur la plage pour s'enduire de crème et aller aussitôt plonger dans l'eau pour se rafraîchir? En effet 70% des crèmes solaires contiennent de l'oxybenzone et de octinoxate, des molécules qui tuent les coraux et qui sont très nocives pour les herbiers et la faune. Il faut donc lire toutes les compositions des crèmes solaires et bannir toutes celles qui contiennent ces deux molécules. Attention même les plus grosses marques de cosmétiques essayent de détourner le consommateur en affichant un "Protect Océan" sur leur tube mais qui ne correspond en fait qu'au packaging qui est soit recyclable ou biodégradable...sauf le contenu qui est nocif.
Sur l'aire marine, des îlets de sable blanc se sont formés en quelques décennies et peuvent être accoster à la nage ou kayak dans la période autorisée de Septembre à Mars permettant aux instagrameurs et autres geeks d'alimenter leurs réseaux sociaux. Hélas, le dérèglement climatique et la montée des eaux augmentent drastiquement le phénomène de l'érosion. Félix remarquant que le piétinement des touristes accélérait encore plus le processus a décidé de ne plus faire accoster ses passagers afin que ces écrins puisse continuer à l'émerveiller encore plus longtemps. Si Monsieur bon sens aurait été là, il l'aurait pris dans ses bras pour l'embrasser. D'après lui, il paraîtrait que ses confrères prestataires, même les moins scrupuleux commencent ou envisageraient de supprimer cette offre touristique à leurs excursions. En ce qui concerne le carénage, Félix me répondait sans aucunes hésitations qu'il utilisait de l’époxy avec du sulfate de cuivre et un nettoyage annuel au Karcher. Beaucoup plus cher qu'un antifouling classique, qui dure moins longtemps(entre 6 et 10 ans) mais totalement inoffensif pour la faune et la biodiversité.

Ce billet n'est pas pour vous raconter le récit de mon voyage mais je voudrais aussi vous informer des principales réglementations en vigueur sur le parc national qui sont scrupuleusement respectées et il est vraiment stupéfiant de n'y voir aucunes incivilités.

-Il est interdit:

-de porter atteinte aux végétaux et animaux.

-déranger les animaux

-le mouillage forain est interdit. Seul l'amarrage aux bouées mise à disposition est autorisé

-pêcher ou chasser(pêche professionnelle ou de loisirs)

-d'éclairer les îlets ou la mer de nuit

-de pratiquer du jet ski

-survoler la zone avec un drone ou tout autre type d'aéronef

-de débarquer sur l'îlet blanc du15 avril au 15 août.

Pour plus d'info:http://www.guadeloupe-parcnational.fr/fr/le-parc-national-de-la-guadeloupe/reglementation/reglementation-dans-le-grand-cul-de-sac-marin

Je venais juste de rentrer qu'une étrange coïncidence me mit mal à l'aise. D'un coup je me sentais comme le singe en hiver d'Antoine Blondin ou comme dans un mauvais rêve de Félix. Dans la dépêche du bassin, un article était consacré au parc naturel marin du bassin d'Arcachon et en le lisant je fus encore plus désespéré. Comme disait Greta Thunberg, les membres de cette institution ne sont présents que pour protéger leurs propres intérêts et ceux de la Factory du bassin d'Arcachon avec que du BLA BLA BLA... pour justifier leurs actions. Nous sommes dans l'obligation d'aller vers la transition écologique et l'urgence est d'agir maintenant et fermement. De faire appliquer les lois existantes et réprimander sévèrement toutes infractions, toutes incivilités. Plus de temps à perdre. Je lis que 81 actions sont ou vont être menées pour le plan de sauvegarde.En fait rien de nouveau...on observe, on étudie, on voit si c'est possible, on distribue de l'argent par ci par la, 30000e pour la cabane tchanquée, 20000e pour l'Ifremer qui pourra tout juste investir dans un nouveau microscope, 16000e au SIBA comme si il en avait besoin, de l'accompagnement pour compter les hippocampes dans l'espoir d'en apercevoir au moins un dans la turbidité qui peint les fonds marins et l'éternelle ritournelle de l'accompagnement des professionnels pour l'évolution des pratiques de carénage afin de limiter leurs impacts environnementaux par l'usage d'antifouling etc etc... Une propagande de foutage de gueule. Cependant il y aurait peut être une lueur d'espoir avec la nomination d'un nouveau directeur, Franck Mazeas. D'après l’hebdomadaire, ce monsieur a un CV prestigieux avec une connaissance approfondie sur les Antilles, la Guadeloupe, la Polynésie et sur les récifs coraliens. Donc il sait très bien les mises en place à effectuer pour faire avancer les choses sauf qu'il devra convaincre les membres du PNM de leurs mises en actions. C'est une autre paire de manche et il sera intéressant de voir le réel pouvoir de ce monsieur au milieu de ce panier de crabes.

Même si la configuration de notre territoire n'est pas la même qu'aux Antilles, la Guadeloupe s'attache à préserver leur environnement, vital pour l'île tout en mettant en avant leurs racines, leurs origines, leur histoire, leur culture, choses qui manquent cruellement aux membres du PNM, SIBA, COBAS, COBAN et mairies incapables de maîtriser le moindre problème environnemental, pour ne devenir que les fossoyeurs de l'esprit bassin.

Pendant mon séjour durant des heures je redevenais un petit garçon quand avec mon masque et tuba, une multitude de petits poissons multicolores m'offraient un spectacle féerique au milieu des lagons. C'est en me retournant que tout à coup, il est apparut à portée de main. Un énorme barracuda traçait sa route tranquillement, imperturbable. Même en sachant que ce poisson est inoffensif, avec sa sale gueule et son œil qui te regarde c'est quand même impressionnant. Pas d'inquiétudes il n'y a pas de barracudas dans le bassin d'Arcachon mais en lisant un autre article sur la dépêche, j'apprenais qu'un nouveau gourmandasse nageait dans les eaux troubles du front de mer d'Arcachon. Le San José, de la même famille que le Ferrasse du Cap Ferret cherche à construire un hôtel palace 5 étoiles avec une architecture contemporaine complètement inapproprié avec l'emplacement. L'appétit vorace de ce poisson est sans limite bien aidé par la cupidité et la vanité de son «Altesse Sérénissime Crème antirides» alias Yves Foulon le maire qui ferait n'importe quoi pour donner du prestige à son amour propre. Vraiment du grand n'importe quoi. Construire une arche au milieu de maisons arcachonnaises n'a pas de sens et dénature totalement le lieu en dénigrant les origines de ce territoire. De la connerie à l'état pur dont le gourmandasse et le maître des lieux se goinfrent sans états d'âmes. C'est pitoyable. Heureusement ce projet provoque de vives réactions dans la population et des associations essayent juridiquement de contrer cette ineptie. Il faut les soutenir fortement car les batailles judiciaires sont onéreuses, longues et le gourmandasse est un poisson patient et opulent. Au milieu de maisons créoles, il n'y aura qu'une maison créole et en corse il y aura de la dynamite mais en Arcachonie tout est permis. A suivre...

Bon...ben je crois que je vais aller me servir un Ti Punch..bien corsé.