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LE CRI DE LA BERNACHE
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LE CRI DE LA BERNACHE
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13 octobre 2013

VIVEMENT LE DIMANCHE

Quand j’ai vu la une du sud ouest dimanche de la semaine dernière, je suis tombé sur le cul. http://www.sudouest.fr/2013/10/06/le-bassin-d-arcachon-littoral-sous-pression-1190520-2733.php

 

sudouest-cover-06-10-13

 

 

LE BASSIN D’ARCACHON, UN PARADIS MENACE Enfin, un article objectif de la situation qui récapitule bien ce que l’on répète, ce que je dénonce depuis des années. Ce journal pourtant si partisan avec ces oligarques balance enfin la vérité à ses lecteurs. Même si le journaliste à épargné le député d’Arcachon Yves Foulon qui copule allègrement avec les promoteurs Pichet, Gaume et consort puis les gros lobbys comme Eiffage et Veolia, les autres seigneurs ont été assez mal menés au travers de ses lignes. Philippe Pérusat  le maire d’Andernos les bains a reçu le reflet de son miroir en pleine poire et les croissants du matin ont du avoir un gout amer à sa bouche. Il ne faut surtout pas oublier ceux qui gravitent autour des ces élus, qui approuvent sans rechigner pour mieux se goinfrer sur le dos du contribuable. Ces gens là sont autant responsables du déclin du bassin d’Arcachon. Voir ou revoir, l’excellent reportage de Stéphane Scotto:

http://www.dailymotion.com/video/xhp3ce_le-bassin-d-arcachon-un-paradis-menace_news

 

 

C’est Dimanche et le dimanche j’aime bien glander. Ne rien faire ou pas grand-chose. Je ne gueule pas sur les gosses qui foutent le bordel à la maison, Isa ma femme s’en charge. Je bouquine, je regarde les oiseaux ou je m’assois sur un banc à la plage pour observer les gens qui se promènent. Parfois on va à l’océan en famille ou dans les bois en vélo pour s’aérer les neurones. L’iode et l’humus arrivent bien à nous requinquer. Je sais, que je ne vis pas en banlieue ou dans une barre hlm. J’ai de la chance mais ce n’est pas une raison pour ne pas essayer d’avoir cet état d’esprit. Il suffit de vouloir les choses car parfois de petits riens suffisent à combler nos errances en anesthésiant les soucis quotidiens. L’autre jour, nous regardions un coucher de soleil automnal sur une marée haute. Quand toutes les teintes de mauves laissèrent lentement la place au crépuscule, le petit est venu poser sa tête contre mon épaule pour me dire: « on est bien ». C’est pour cela que j’aime les dimanches.

coucher sol emile

 

Je ne vais pas revenir sur la polémique actuelle de l’ouverture le dimanche des magasins de bricolage. Il ne peut pas y avoir de débat. Ces enseignes ont réussi un bon coup . En balançant le contexte économique comme excuse ils ont eu une campagne publicitaire gratuite dans toute la sphère médiatique pendant toute la semaine se permettant le luxe d’être hors la loi en payant 100000 euros d’amende par boutique. Des miettes par rapport à un spot de 30 secondes sur TF1. Quand on entend les propos d’ Agnés Verdier-Molinié économiste en chien de garde « Nous avons estimé qu’ouvrir le dimanche, et on parlait aussi de 24h/24 7j/7, pourrait créer 200.000 emplois potentiels, et 11 milliards de recettes nouvelles pour les caisses sociales. Mais ça veut dire s’en remettre aux accords d’entreprises ! Pourquoi demander aux Préfets, aux communautés de commune, à la mairie, à la métropole ? C’est Kafkaïen. Pourquoi ne pas laisser chaque entreprise décider entre employeurs et syndicats de salariés ?"

On comprend bien ou les puissant veulent en venir. Alors, soit on ouvre pour tout le monde ou soit on ferme pour tout le monde. Point barre.

Puisque on célèbre les 50 ans de la disparition d’Edith Piaf, Charles Aznavour lui avait écrit « Je hais les dimanches » Extrait:

Et tous les honnêtes gens Que l'on dit bien pensants Et ceux qui ne le sont pas Et qui veulent qu'on le croit Et qui vont à l'église Parce que c'est la coutume Qui changent de chemises Et mettent un beau costume Ceux qui dorment vingt heures Car rien ne les en empêche Ceux qui se lèvent de bonne heure Pour aller à la pêche Ceux pour qui c'est le jour D'aller au cimetière Et ceux qui font l'amour Parce qu'ils n'ont rien à faire Envieraient notre bonheur Tout comme j'envie le leur D'avoir des dimanches De croire aux dimanches D'aimer les dimanches Quand je hais les dimanches...

 

dithpiafedith_piaf_

 

 

Sylvie travaille à la caisse d’un supermarché. Comme elle avait refusé les avances de son chef, désormais elle doit venir travailler le dimanche matin de 5 à 13 heures pour remplir les rayons frais afin qu’il renouvelle son CDD. Pourtant même si les minutes semblent être des heures, que son mal au dos la fait souffrir Sylvie aime quand même son boulot. Chaque client est un échantillon de l’échelle humaine et avec le contenu de leur chariot elle essaye de découvrir leur personnalité. C’est devenu un jeu. La petite jeune avec ses deux plats à réchauffer, son paquet de pâtes, sa tablette de chocolat et ses cotons à démaquiller doit surement être une étudiante sans trop de sous qui doit manger le chocolat devant sa télévision puis se passer une lotion anti bactérienne avant d’aller se coucher. La mamie qui revient trois fois dans la semaine avec ses six boites de pâté pour chat, son steack haché, ses petites patates, ses gâteaux apéros et sa bouteille de porto doit être une veuve qui refile son affection sur deux ou trois chats et qui broie sa solitude avec la douceur du vin cuit sur le salé des Tucs devant questions pour un champion. Le gros porc qui pue la transpiration et son gosse immonde qui lui tire la langue avec un chariot rempli de charcutailles premier prix, de fromage à raclette en promo, deux bouteilles de Ricard, une de whisky,5 de vins blancs et deux bouteilles de coke même pas light c’est Michel le pote de son mari. Jimmy avait toujours eu le chic de trouver la crème des crèmes de la cuite pour en faire un de ses amis. Avant la naissance de leur fils Kevin, c’était un bon gars. Gentil servile attentionné, un peu fainéant mais qui bossait dur dans un garage automobile comme mécano. Ils avaient pris un crédit sur trente ans pour un petit pavillon de banlieue et Jimmy passait ses weekend à faire les vidanges et petites réparations des bagnoles du quartier. Cela mettait du beurre dans les épinards. Martine la voisine venir de partir avec le prof de zumba et la mégane de ce dernier sera nettement moins confortable que l’Audi de Thierry son ex. Le vieux veuf  René fabriquait une niche pour son maudit berger allemand qui aboyait au moindre bruit, car les poils sur le canapé empestaient son salon. Une vie normale quoi. Sylvie s’occupait du môme et de la maison, Jimmy ramenait la paye et avec le black ils s’offraient deux semaines à la plage dans un mobil home puis une semaine au ski en louant un petit studio dans les pyrénées. Mais à force de piquer de l’huile de vidange, son patron l’avait foutu dehors en le grillant sur tout le secteur alors Sylvie avait du reprendre le chemin du travail pour assurer les traites.

«  Alors Sylvie, ce soir c’est raclette à la maison. J’espère que ton Jimmy sera en forme.

-Pour trinquer avec toi il est toujours d’attaque, mais moi je bosse demain à 5 heures alors mollo sur la picole.

-Tu me connais.

-C’est justement. »

Sachant qu’il devait rentrer de bonne heure, Jimmy doubla savamment les doses de l’apéro pour avoir son compte jusqu’à ce que Sylvie conduise  pour le ramener à la maison. Comme d’habitude il se coucha tout habiller pour ronfler instantanément l’empêchant de fermer l’œil jusqu’à la sonnerie du réveil. La gueule en vrac, elle avait quand même assuré le remplissage de bifidus, de fromages, de tranches de jambon et de pizzas fraîches mais à la débauche son chef lui signifia le non renouvellement de son contrat.

En rentrant à la maison, Kevin coupa net le site porno qu’il matait pour  s’enfuir dans sa chambre. Jimmy vautré dans le canapé gobait  la lèche dégoulinante d’un Drucker vieillissant tout en se grattant énergiquement l’entre jambe.

« Au fait Sylvie, avec le supplément que tu fais le dimanche, je pourrais acheter un quad pour aller faire le con avec Michel, qu’en penses tu ?

Jimmy avait été dans l’obligation de trouver fissa un boulot s’il ne voulait pas retrouver sa valise sur le pas de la porte. Pôle emploi fut son sauveur en lui trouvant un poste de vendeur dans un magasin de bricolage, le weekend. Contre toute attente, Jimmy assurait comme une bête à son job. Avec ses notions de bricolo et son bagou il arrivait à bien vendre de l’outillage et même si les dimanches devenaient un calvaire pour lui son chef lui envisageait un avenir prometteur. Samedi soir dernier, Michel fêtait ses 40 ans. Sylvie était rentrée sans lui car la java prenait de la fulgurance dans le délire et Jimmy côtoyait déjà dans la quatrième dimension. En le voyant débarqué le dimanche matin, son chef voulut directement le foutre à la porte mais très vite Jimmy arriva à vendre deux ponceuses, une scie sauteuse et le perforateur dernier cri à René son voisin qui eut pour effet de sauver sa tête. En rentrant à la maison la tête dans le sac, Sylvie toute pimpante rigolaitde bon coeur avec Thierry en prenant un café sur le canapé et Kevin avait embarqué le pc portable dans sa chambre.

« Au fait Jimmy, je vais aller faire un tour avec la nouvelle Mercedes de Thierry. Tu sais bien, il a changé de marque à cause de Martine. Tu as du poulet et des haricots au frigo si tu veux et tu ne déguelasse pas la cuisine s’il te plait. »

Jimmy préfèra plutôt aller se coucher et au moment ou il s’affala sur le lit, René actionna son nouveau perforateur.

album-cover-large-74 image détournée dessin Edika album fluide glacial

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