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LE CRI DE LA BERNACHE
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LE CRI DE LA BERNACHE
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25 avril 2012

DU CHOCOLAT RIEN QUE POUR MOI

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Cette fiction est basée sur un fait réel qui laisse à méditer et qui vient de se passer ces jours ci .

Anoki vient de plonger sa palangrotte dans un trou sur la banquise. Depuis des années déjà, le poisson se fait de plus en plus rare et la glace fond de plus en plus vite. La mer si proche lui raccourcit ses terrains de pêche et il doit partir de plus en plus loin. Le vent glacé lui tanne un peu plus la peau mais il reste concentré sur la moindre touche. Un coup d’oeil aux alentours, au fusil à ses pieds au cas ou un ours polaire trainerait dans le coin puis il repart dans ses pensées.

 Kinaki attend patiemment le match de la ligue des champions dans un  mobil home à la banlieue de tokyo ou il a trouver refuge avec sa mère. Ils avaient du quitter le petit port de pêche prés de la centrale de Fukushima pendant que la grande vague broyait le chalutier de son père. Quand sa mère lui amène un carré de poisson pané d’Alaska avec du riz, il ne peut s’empêcher de repenser à la seconde précise ou tout à basculer.

 Anoki aperçoit une boule étrange qui flotte sur les flots, balayée par les vagues et qui s’approche du bord. Il accroche le nylon de la palangrotte au fusil car sa curiosité le pousse à aller chercher cette chose inconnue. 

 Kinaki jouait au foot dans la cour de son école avec le ballon que lui avait offert son père. Il avait même marqué son nom ,son adresse et le numéro de téléphone de la maison avec un gros feutre noir. La sirène fracassa les cris des enfants avant de laisser la place au grognement monstrueux du tsunami. Fuir. Fuir au plus vite. Tout laissé et courir puis partir.

C’est une boule de plastique molle blanche et jaune. Anoki la tourne dans tous les sens puis il essaye de décrypter les inscriptions quelque peu effacées par la mer. Il repère une série de chiffres puis réfléchit.

 Messi vient de marquer un but pour Barcelone. Kinaki est fou de joie. Il regarde son poisson dans son assiette et se décide de le manger quand même.

Anoki prend son portable et compose le numéro. Il tombe sur une messagerie dans une langue étrangère. Alors il laisse un message:

 « -Bonjour, je m’appelle Anoki, je vis en Alaska et je viens de retrouver votre ballon »

 

 

 

and67 [1600x1200]

 

Avec les cloches de Pâques, le magazine municipal n°67 d’Andernos les bains vient de tomber dans la boîte aux lettres de la bernache. Mieux que les lapins,les poules et les oeufs, je me rejouis d’avance de pouvoir décortiquer l’édito de notre maire Philippe pérusat alias Phiphi 1er.

 Après une première lecture, je trouve que notre roi tient la petite forme. Pas trop d’envolées lyriques, un peu d’enfumage soft et beaucoup de radotage. Il manque de niaque notre Phiphi. Quelques chocolats ont du lui rester en travers de la gorge. Sans plus attendre, décryptons son éditorial :

 « Avec le logement, la priorité de l’immense majorité des français reste le pouvoir d’achat et pour beaucoup d’entre eux, son corollaire, l’emploi. » ( une évidence même proche de l’ineptie) « Notre stratégie municipale s’est fondée sur notre souci de répondre au mieux aux besoins essentiels pour tous, et vitaux pour les plus démunis. » ( C’est la fin de la phrase qui me dérange car les démunis devrait avoir les même besoins que nous tous. En rajoutant le mot vitaux, notre roi veut nous dire qu’il n’oublie personne.) « A cet effet notre inlassable détermination (depuis 37 ans, coriace le bougre..) ne vise d’autre but que de concrétiser les projets structurants approuvés par le plus grand nombre, (surtout par ses amis) qui procureront au budget communal d’importantes ressources propres.(hum..hum) « Nous pourrons rénover le centre ville, reprendre la voirie des différents quartiers, amplifier l’embellissement floral et végétal, améliorer sans cesse notre cadre de vie(paroles paroles et paroles..depuis 1975) et soutenir activement nos indispensables associations locales qui contribuent toutes à l’agrément reconnu de notre petite ville »(Pourtant beaucoup de ces associations n’hésitent plus à recourir à la justice pour freiner ses ardeurs mégalos. Faut il y voir une caresse dans le sens du poil ?) « Ces maints avantages qui distinguent Andernos les bains ne seront acquis que grâce à une gestion de bon père de famille du patrimoine communal,laquelle, malgré ces temps difficile, assurera le bien commun sans qu’il soit utile de recourir davantage à l’emprunt ou à l’impôt local. ( Staline et autres dictateurs utilisaient aussi le terme de « bon père de famille. En ce qui concerne la non hausse des impôts locaux, permettez moi de rester perplexe. Je laisse à d’autres le soin de débattre, mais il est vrai de constater qu’en vendant ou en promettant de vendre le patrimoine communal on empêche de montrer que les caisses de la ville sont vides.) Puis monsieur maire balance quelques lignes soporifiques politiciennes pour son électorat, sans grand intérêt particulier, pour finir par cet épilogue.

 « Notre stratégie raisonnable et altruiste (ben voyons), qui assure la prospérité pour tous et le bien être pour chacun (merci monseigneur)ne peut qu’être soutenue par quiconque aime à s’accomplir dans le bonheur de l’autre ,sans réserve ni idéologie réductrice.( Donc les méchants sont ceux qui ne pensent pas comme lui) Pour ma part, je ne me résignerai jamais à la fatalité de l’insuccès(il est tenace le bougre) et je reste convaincu que nos(mes) intentions, approuvées par la grande majorité citoyenne et généreuse(pourquoi généreuse ?), restent le rempart le plus solide contre les conséquences attendues d’une éprouvante situation internationale.( ouh la la, ses promesses sont mieux que celles de Sarkozy). Par bonheur Andernos les bains est une ville de mesure et d’équilibre ou s’exprime la démocratie participative( là, il exagère, il suffit d’aller suivre un conseil municipal)et la concertation sereine( Phiphi s’emballe car c’est toujours le roi qui a raison), ou s’épanouissent ensemble les activités humaines et la nature sauvegardée.(ha ha ha) En somme un développement harmonieux qui nous invite à la douceur de vivre et au bonheur d’être. (Amen)

Andernos les bains est en train de changer d’âme en devenant une grande maison de retraite. Ce n’est pas que je ne respecte pas mes aînés mais l’injustice qui touche les jeunes pour simplement trouver un toit me révolte fortement alors que le nombre d’immeubles augmente. Le carnaval des écoles n’a pas eu lieu.  On préfère garder le budget de cette manifestation pour pouvoir assurer une animation touristique sur l’esplanade de la jetée.  

Allez, vivement le prochain édito de Phiphi 1er.

 

 

 

Pour le dessert, voici une video du discours de Tommy Douglas en 1944 au Canada. C’est un cours politique sensationnel ou l’humour se mélange avec la pédagogie. A faire circuler sans modération.

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