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LE CRI DE LA BERNACHE
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LE CRI DE LA BERNACHE
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18 février 2012

AU FOND A GAUCHE DU MAGASIN.

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J’aime flâner dans les rues des villes la tête en l’air à observer les gens, remarquer des petits riens qui me font sourire ou l’absurde et le réel se mélangent dans l’espoir de délivrer une seconde de bonheur à mon âme. C’est en voulant acheter le « siné mensuel » dans une presse des beaux quartiers que je suis entré sans le vouloir dans la quatrième dimension. J’aurais pourtant du me méfier car la vitrine regorgeait d’affiches du figaro magazine ou la tronche glamour du président Sarkosy vantait ses valeurs pour la France. Le propriétaire de la presse, la bonne cinquantaine passée, tiré à quatre épingles avec un petit foulard bleu océan discutait avec un retraité apparemment de haut standing vu les sapes de ce dernier. Il jeta juste un regard pour observer mes mouvements. J’épluchais scrupuleusement tous les rayons à la recherche de mon mensuel quand le retraité prit la parole:

« -Quand même… tous ces africains, ces arabes qui ont froids dans la rue, vous ne croyez pas qu’ils seraient bien mieux dans leur pays ou il fait chaud. Ne croyez pas que je suis raciste. Je les connais bien et leur pays aussi. »

L’adrénaline me monta direct au cerveau et des gouttes de transpiration coulèrent dans mon dos, d’autant plus que je n’arrivais pas à trouver mon magazine. J’avais une folle envie de répondre à ce monsieur, de lui dire qu’il devait connaître seulement ces gens pour les avoir fait travailler chez Bouygues ou Total ou de ce faire servir par eux en vacances dans leur pays. Mais bon, pourquoi polémiquer? J’étais cool et voulais rester cool. Une bourgeoise fraichement sortie de l’institut de beauté et son caniche abricot méticuleusement manucuré remplace le retraité dans la boutique. Avec son manteau en hermine on pourrait nourrir les restos du cœur pendant une semaine et avec les babioles brillantes qui ornent la presque totalité de ses doigts on pourrait.. surement faire plein de choses. Mais je m’en fous elle a le droit aussi de se faire plaisir. Elle retira ses lunettes Chanel pour s’adresser au patron:

« -Jean-Charles, je viens à votre secours. On ne peut plus se fier au petit personnel. Avez-vous une personne à me recommander? Oui, je viens de renvoyer Louisa . Les portugaises ne sont plus ce qu’ elles étaient. Comme les enfants sont grands, on m’a conseillé une sri lankaise ou une philippine. Il parait qu’elles sont très dociles. Une amie m’a dit le plus grand bien surtout pour le coté rémunération si vous voyez ce que je veux dire. »

Jean Charles me regarda en train de fouiller parmi les revues. Je venais de mettre un peu de désordre dans son étalage et visiblement ce n’était pas du gout de ce monsieur. Même le caniche commençait à grogner méchamment dans ma direction.

-Vous cherchez quoi? Me disait il.

-Siné mensuel.

Son visage se décomposa aussitôt puis d’un ton dédaigneux:

- Au fond à gauche.

Effectivement, à gauche au fond du magasin, derrière le magazine Têtu du mois dernier, l’unique exemplaire se trouvait plier en deux. En regardant le titre un large sourire fendit mon visage à la barbe de trois jours. A caisse, je prenais un malin plaisir à bien étaler le titre sous leurs yeux. La bourgeoise poussa un petit cri d’effroi, son caniche aboya, Jean Charles compatissait de malheur face à cette hérésie.  Alors… j’aurais pu attraper Jean Charles par son petit foulard bleu océan puis lui forcer à lire le sous titre à voix haute.

« Si je m’engage sur 5% de chômeurs et qu’à l’arrivée il y en a 10%, c’est un échec. J’ai échoué…et c’est aux français d’en tirer les conséquences. » Nicolas Sarkozy Avril 2007.

Je lui aurais ensuite tirer une grosse baigne en shootant dans le caniche abricot avant de culbuter la bourge sur une pile du figaro mag, en ayant bien pris soin de lui avoir délesté l’or de ses paluches. Non, c’était une journée tranquille. Je n’avais pas envie de me prendre la tête. De toute manière c’était cause perdue. Avant de partir, je souriais poliment à la bourgeoise en signalant gentiment au patron:

« - Au fait, vous n’avez pas reçu le Têtu de ce mois ci ?

- Euh non, je ne crois pas me répondit il confus.

- Sinon, il aurait été à gauche au fond du magasin, n’est-ce pas? Bonne journée messieurs dames.

A ma sortie, la bourgeoise se pencha à l’oreille de Jean Charles pour lui susurrer:

-A mon avis, ce devait être un roumain avec cette barbe mal entretenue. Vous n’avez pas entendu son petit accent?

- Hélas, je crois bien que vous avez raison madame, le quartier n’est plus ce qu’il était…

 

SIN-ME~1

 

 

 

Je vous recommande chaudement la lecture de Siné mensuel dans lequel il y a un article très intéressant de Laure Noualhat  qui explique comment les mairies rendent une zone inondable en zone constructible en se basant sur le développement durable. En reprenant son papier et en détournant les noms il est marrant de voir la similitude des faits. J’ai donc repris une partie de son billet en le mettant à la sauce arcachonnaise.

Tous les élus vous le diront, Yves Foulon, Philippe Pérusat, Michel Sammarcelli militent pour le développement durable. Sauf qu’ils ne préciseront jamais de quoi. Je vais vous le dire: Ils veulent tous un développement bien durable du nombre d’électeurs dans leurs communes, du nombre de jeunes,de familles d’actifs…,gnagnagna. Du coup, ils construisent pour accueillir tout ce beau monde, au mépris des terres inondables, des friches, des zones de rien ou il faut bon respirer. Les élus arcachonnais n’ont pas le courage de dire non à la pression foncière. Mais ils ont le courage de dire oui au développement durable.

Son billet parle de la mairie du Pradet qui veut construire un collège et quelques logements sociaux sur une zone inondable dit « La Grenouille » Quand on va sur le site de la mairie, on peut y lire a peu près les mêmes formules qu’utilisent les élus arcachonnais. A méditer.

Un quartier durable… mais qu’est-ce que c’est ?

Faisant partie des principales ambitions communales, la réalisation d’un quartier durable au lieu-dit de « La Grenouille » appartient aux grands projets, incontournables et fédérateurs, de la politique communale menée par les élus pradétans. Ce quartier durable permettra de créer une « zone tampon » à l’interface entre le secteur urbanisé (centre-ville et zones d’activités économiques) et les espaces naturels (plaine humide du Plan) et agricoles (Esquirol). Le concept de quartier durable, repose sur les trois piliers du développement durable : l’économie, le social et l’environnement. Par le dispositif global d’aménagement qu’il implique, il touche un large spectre de réflexions et d’actions. Le projet devra notamment prendre en compte la préservation et la gestion de l’ensemble du biotope, les divers enjeux de protection de la faune et de la flore présentes sur le site, les caractéristiques paysagères, climatiques, hydrologiques et hydrogéologiques, la conception architecturale (éco-matériaux, énergie, thermique, orientation, coût global…), les modalités de desserte du quartier et enfin, le facteur humain avec les difficultés actuelles à se loger dans de bonnes conditions à un coût décent. Ces objectifs, certes ambitieux, mais réalisables, permettront de créer un quartier exemplaire en matière de qualité de vie, un quartier qui fait la part belle aux espaces verts, à proximité du Parc Nature du Plan, un quartier qui laisse aux piétons et aux vélos la place qui leur revient, proche de la future voie verte de la Foux, un quartier avec des logements peu consommateurs en énergie et donc en charges, un quartier conçu avec et pour les Pradétans… bref, un quartier citoyen.

http://www.le-pradet.fr/Un-quartier-durable-mais-qu-est-ce

 

Cette Photo a fait le tour du monde mais elle est pratiquement passée inaperçue en France. Pourtant, elle dégage une force incroyable en nous renvoyant un sentiment de courage inouïe . Cet homme, August Landmesser pur jus nazi a su dire non car il aimait une juive. Chacun de nous est capable de dire non mais pourtant peu savent le crier. Merci August.

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