Ce mardi 23 novembre un petit crachin tombe sur Monpazier . Il fait vraiment un temps de merde. Un temps de saison comme on dit. Mais ce jour là, malgré la grisaille, ce petit village de Dordogne resplendit au milieu de nulle part. Le jour se lève à peine et les ruelles sont encore désertes. Le silence résonne sur la place de la bastide. Je regarde l’eau qui dégouline sur les vieilles pierres pour fuir sur les pavés érodés. Un volet s’ouvre, puis un deuxième. Une mamie passe devant moi en promenant son chien, elle me sourit en me faisant un petit signe de la tête en guise de bonjour. Je démarre la voiture pour partir et les réverbères s’éteignent en guise d’adieu.

Arrivé à Bordeaux, je découvre un petit encart dans Sud-ouest qui annonce la mort de Julien Guiomar. Je ne sais pas pourquoi, j’ai  instantanément un pincement au cœur. Une tristesse m’envahit comme si je venais de perdre un ami. Je suis déçu par cette petite nécrologie accordé à ce grand acteur. Cette homme mérite beaucoup mieux que quelques lignes stéréotypées. C’était un des derniers seconds couteaux du cinéma. Toujours un petit rôle mais tellement précieux qu’il imprimait toujours la pellicule laissant une marque indélébile à notre mémoire. Il n’aimait pas les feux des projecteurs car il avait déjà la lumière en lui.

Cette race d’acteurs n’existe plus aujourd’hui car seul le bankable compte. Bankable , quel mot hideux. Je me rappelle combien j’ai aimé Jean Carmet,

que le charisme de Charles Denner m’impressionnait beaucoup.

et le "YES SIR" de Robert Dalban me régale toujours.

  Ces gens là possédaient l’image avec un son de voix bien identifiable. Des gens humbles.

La fin de l’article indique que Julien Guiomar est mort à Monpazier le 22 novembre à 22h30. Certaines coïncidences sont vraiment difficiles à expliquer. Chapeau bas Monsieur Guiomar.

On devrait écouter d’avantage nos anciens car la vérité brille souvent dans leurs yeux:

Comme pour Stéphane Hessel en écoutant ces jeunes gens de 70 printemps "the Jolly Boys" , je m’incline et vous dit:

« Chapeau bas Messieurs. »