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LE CRI DE LA BERNACHE
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LE CRI DE LA BERNACHE
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10 octobre 2010

LE VAGABOND

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Le bassin d’Arcachon en automne est le meilleur anti dépresseur. Bien meilleur que le Xanax Témesta et Lexomil réunis. Il suffit de s’assoir sur un banc au bord de la plage puis de laisser son âme divaguer sur le panorama. Le petit a les pieds dans l’eau et il essaye de relever son pantalon mais il est déjà trop tard. La grande fait des roues à la chaîne et sa tête s’affale dans le sable. Je m’en fous, je suis bien. Comme dit Guillaume Canet:« Ici le temps est suspendu, il y a une simplicité de vie extraordinaire »  J’aime bien ce mec.

A mes côté, un couple profitent eux aussi de cette douceur automnale. Madame, les épaules dénudées lit un livre pendant que monsieur tire délicatement sur sa cigarette et leur progéniture en couche culotte tente de fabriquer un château de sable. A cet instant précis, je pense à Jérôme Kerviel. Oui je sais, tout a été dit, écrit sur le verdict. 5 milliards c’est un peu beaucoup, quand même? Crozemarie a remboursé à l’ ARC (recherche sur le cancer) que 1,5 millions de francs sur les trois cent qu’il avait escroqué. Je ne vous rappelle pas ceux de l’affaire ELF, c’est tutti quanti. Pour ma part, je pense que le système financier est sorti vainqueur de cette histoire, que Kerviel a mal joué son coup, que la justice a fait son devoir. Effectivement , le gouvernement et la finance ont donné tous les torts à ce trader qui a lui-même reconnu sa faute en ayant totalement disjoncté. Pour la justice, l’affaire est dans le sac. Un coupable, un préjudice de 5 milliards d’euros donc un verdict logique. Kerviel aurait dû escroquer la société générale de 50 milliards pour son compte personnel. On aurait assisté à un tout autre procès. Quoi qu’il en soit, les banques ne pourront plus refaire la même chose car les responsabilités sont désormais établies. Elles ne diront plus « Désolé, nous n’étions pas au courant »

Une mamie et son caniche fraîchement tondu marche le long du rivage. Le chien, sans doute contrarié par un apport vitaminé de coquettes bon marché dépose une belle crotte à ses pieds. La vieille dame regarde tout autour d’elle, un peu catastrophée. Le couple est imbibé par leur occupation mais derrière mes Rayban, je m’amuse à fixer son regard pour voir sa réaction. Comme un bluff dans une partie de poker, elle singe d’être outrée par le méfait puis repart d’un pas vif avec sa bestiole sous le bras.

En découvrant un Sud-ouest oublié, je lis une phrase de François Fillon:

« La société française donne le sentiment d’être plus revendicative que constructive »

Je repense alors à un écrit http://www.syti.net/Manipulations.html sur les dix stratégies de manipulation des masses.

 

1/ La stratégie de la distraction

Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions

Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

3/ La stratégie de la dégradation

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

4/ La stratégie du différé

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge

La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

9/ Remplacer la révolte par la culpabilité

Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…

10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.

 

J’espère vous avoir convaincu que si dans toutes ses stratégies vous ne voyez pas du Hortefeux du Besson, du Sarkosy, alors je ne peux rien faire pour vous. Prendre modèle sur nos amis islandais ne serait pas un mauvaise chose, sauf que le crs n’aura pas le même avis que son collègue islandais.


Les Islandais conspuent les politiciens et les banques
envoyé par lecanardrepublicain. - L'actualité du moment en vidéo.

Tiens, mes gosses sont rentrés tous seuls à la maison! La dame rigole gaiment de sa lecture. Il y a de quoi. C’est le livre de Zoé Shepard alias Aurélie Boulet « Absolument Dé-bor-dée ». Une succulente lecture à la Bridget Jones d’un journal d’une fonctionnaire dans un conseil régionale qui se demande comment faire 35 heures de travail dans le mois en disant tous les jours qu’elle est débordée et qui dénonce les travers de cette administration. Edifiant, marrant sauf que si on réfléchit bien, ces carences sont financés par mon pognon. Et oui car il s’agit du conseil régional d’Aquitaine. Bon, comme je sais depuis longtemps qu’ils s’en mettent plein les poches, je préfère sourire aux mots de l’auteur.

Bon, ben je vais rentrer. J’espère que mes gosses n’ont pas rencontré Emile Louis. Les dernières lueurs du soleil s’effacent doucement. Madame remet son pull, monsieur range saut et pelle et le môme joue tranquillement avec la crotte du chien.

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