Je vais bien. Je n’ai pas de cholestérol, pas de diabète, non je vais bien. J’ai un toit, une famille, des enfants qui grandissent bien, un travail donc je vais bien. Je vais bien mais j’ai honte. Oui, honte.
J’ai honte de voir tous ces goinfres assoiffés de pognon qui dans la plus totale impunité mettent l’économie mondiale en bas du pantalon en affamant les populations pauvres avec la plus grande indécence.
_ « Excusez nous, mesdames messieurs, nous nous sommes trompés, nous avons expropriés des milliers personnes, licenciés pas mal de gens, mis en faillite bon nombre d’entreprise, mais c’est promis juré, nous ne recommencerons plus. »
J’ai honte car ces goinfres sont toujours en place et repartent comme au bon vieux temps. J’ai honte car on s’offusque mais on est incapable de prendre la moindre décision contre eux.
J’ai honte des ces gens qui en trois clic de souris gagnent des milliers d’euros en pariant sur leur propre entreprise. J’ai honte d’un président qui refuse de parler des gros salaires en s’indignant sur le salaire des footballeurs. J’ai honte du journaliste qui n’a pas su ou pas voulu le relancer sur cette question. Effectivement, certains sportifs sont beaucoup trop payés mais au moins, ils essayent de mettre de la lumière dans les yeux des enfants. J’ai honte que l’on puisse débattre sur l’identité nationale. J’ai honte de Kouchner, de Besson et de tous ceux qui tournent leur veste quitte à avaler des boas entiers. J’ai honte que l’on puisse serrer la main, que l’on fasse la courbette aux plus grands dictateurs. J’ai honte que Bouygues gagnent de l’argent avec des sans papiers, que Serge Dassault achète la mairie de Corbeil-Essonnes, que Total licencie. J’ai honte de voir des gens mourir de froid dans la rue comme des chiens. J’ai honte de voir tous ces logements vides. J’ai honte quand je vois mon voisin compter ses pièces jaunes pour pouvoir s’acheter une baguette. J’ai honte de voir BHL se vautrer dans son autosatisfaction et sa mythomanie. J’ai honte de dire à mes enfants : «  Non, je ne peux pas ». J’ai honte de la gauche qui n’arrive pas à se relever préférant se livrer à une bataille d’ego.
J’ai honte de voir que l’on donne la légion d’honneur aux Balkany.

J’ai honte de voir l’état du bassin d’Arcachon et que personne ne s’inquiète de la pollution, que personne ou si peu montre du doigt, le Wharf, la SMURFIT, l’ancienne déchetterie d’Audenge, le trop grand nombre d’embarcation à 150 cv. J’ai honte pour le silence de l’ifremer au sujet de la toxine naturelle qui tuait les souris. J’ai honte des grosses sommes d’argent d’aide européennes distribuées par le ministre à certains ostréiculteurs au détriment des petits exploitants.
J’ai honte de mon maire, Philippe Pérusat qui impose des projets inutiles fondés de non sens en étouffant l’opposition.  J’ai honte de ses conseillers municipaux qui se plient et qui signent les yeux fermés à tous les désirs de leur chef.  De simples marionnettes comme le chien qui fait oui-oui sur la plage arrière d’une voiture. Pas un pour lever le doigt et dire :
_ « Monsieur le maire, je ne suis pas d’accord et je pense qu’il serait bon d’écouter vos concitoyens. »
En dix ans, nous perdons l’équivalent d’un département en déforestation pour l’urbanisation et on continue à vouloir détruire la forêt du Coulin pour de l’immobilier, à détruire les arbres du bétey pour l’agrandissement du port et pour un golf 18 trous. Philippe Seguin disait qu’il est impossible qu’un maire agisse en toute objectivité après deux mandats. Si seulement dieu pouvait l’entendre !

A part ça, je vais bien…Ah j’oublais. J’ai un peu honte de la main de Thierry henry contre les irlandais.

PS : Mon frère vit en Nouvelle-Zélande et possède la double nationalité. Un samedi soir en entrant dans un pub, la télévision suspendue au dessus du bar diffusait l’intervention de Nicolas Sarkosy au sujet du sauvetage des banques. A chacune des traductions de son discours, la clientèle s’esclaffait gaiement. Mon frère m’a  alors dit :
-«  j’ai eu honte. »

Une citation de je ne sais plus qui : « Avec Chirac on allait dans le mur gaiement, avec Sarkosy on va dans le mur gaiement en klaxonnant. »

pour finir, un peu d'humour:

Al Pacino et La croisière s'amuse
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