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LE CRI DE LA BERNACHE
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LE CRI DE LA BERNACHE
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7 février 2010

LE CAP-FERRET

Je viens de retrouver un écrit sur le Cap-Ferret que j'avais fait à l'an 2000. C'est marrant, j'ai l'impression qu'il n'a pas pris une ride.

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SEA SEX AND SUN                              

Le Cap-Ferret est devenu la petite St Trop. On s’arrache les places pour construire sa somptueuse villa secondaire, on vient se montrer pour ne pas être un has been, on emmène la presse people pour couvrir nos exploits. “ C’est méga fun “ même les ricains commencent à flasher sur nous. C’est top!! Le fric emmène le fric comme les requins sont attirés par le sang. Il faut reconnaître que le coin est vraiment idyllique dans les beaux jours et qu’il est aussi merveilleux hors saison car il est déserté. Cependant cette réputation ne s’est pas faîte en un jour et elle n’a pas vraiment les mains propres. J’ai vécu cinq années (de 1986 à 1991) au Cap-Ferret. J’ai aimé ce coin. Profondément aimé.  C’était un petit village ou les autochtones se mélangeaient avec une petite communauté portugaise sans aucuns problèmes car cette dernière était plus ou moins parquée dans des baraquements et employée aux rudes tâches du bâtiment par les “pontes “du village. Les belles villas secondaires existaient déjà et ne s’ouvraient que l’été mais leur propriétaire s’avaient vivre dans une certaine discrétion mêlant l’anonymat et le respect de l’autre. La saison estivale était une douce effervescence qui coupait la monotonie hivernale mais le bouche à oreille commençait à fonctionner. Les “pontes” alléchés par le pognon savaient qu’ils avaient une mine d’or entre les doigts et qu’il était temps de s’en mettre plein les fouilles. Ils ont eu l’intelligence de vouloir garder un superbe cadre de vie pour offrir à prix d’or les parcelles restantes en posant leur droit de regard sur les appels d’offre. Comme l’argent appelle l’argent, il devenait impossible de trouver une location à l’année et tout devait être bien huilé pour obtenir la réussite. Il fallait chasser au plus vite les indésirables et discipliner ceux qui voulaient rester. Des pressions morales ont été terribles sur certaines personnes. Les lois électorales étaient bafouées pour rester au pouvoir en usant toutes les ficelles. Ces pontes aux bras longs devenaient les maîtres des lieux et aujourd’hui encore, on fait la courbette devant eux. Je me rappelle d’une vraie sale histoire qui avait défreiné la chronique à l’époque. Devant le restaurant “ chez Hortense “ vivait un gars marginal qui avait réussi à bâtir sa maison avec une ingéniosité remarquable. En effet, il avait acquis un terrain qui était englouti au trois quart par l’érosion marine. Avec ténacité, petit à petit il réussissait à reconquérir du terrain sur la mer en faisant décharger des camions de gravas, en jetant des anciens pylônes électrique en béton pour couper les lames de fond. Beaucoup de gens l’aidaient dans sa démarche tant elle semblait titanesque et il était apprécié par la population. Sur les cent mètres carré gagné, il bâtissait une maison de fortune comme une récompense à tous ses efforts. Une vue imprenable sur la dune du Pyla et je dois avouer pour y avoir manger, qu’à sa table l’endroit était magique. Le seul problème, c’est que désormais il dépareillait avec le standing du restaurant. Alors ils ont trouvé une loi soi disant légale pour démolir sa maison, l’obligeant à quitter ce lieu béni. L’opinion publique était divisée dans le village et malgré l’opposition de beaucoup de personnes, nous n’avions pu rien empêcher. Malgré les médias, malgré sa grève de la fin, malgré l’injustice qui sautait aux yeux, ils ont envoyé le GIGN pour l’expulser.
Aujourd’hui la communauté loue des locaux aux grandes enseignes, la saison estivale devient un haut lieu et l’âme ferret-capienne s’étouffe peu à peu dans la luxure et le papier glacé.
Une visite au phare s’impose par beau temps.

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